IntroductionLes modalités hospitalières de resucrage d’une hypoglycémie chez les patients diabétiques sont très variables. Cette situation entraîne des resucrages inadéquats ou des défauts de resucrage, augmentant le risque de déséquilibre glycémique.Matériels et méthodesConscient de cette problématique, le CLAN (Comité de Liaison Alimentation Nutrition) de notre Groupe Hospitalier a actualisé le protocole du service de diabétologie « gestion de l’hypoglycémie ». Soutenu par le cadre infirmier, les membres du CLAN l’ont affiché dans un service-test et ont informé leurs collègues de cette aide aux pratiques. Après une année, cette action a été évaluée pour juger de son efficacité.ObservationsUn audit de dossiers a comparé, avant et après l’action de formation, la gestion des épisodes hypoglycémiques (ou considérés comme tels par l’équipe de soins) : seuil retenu pour caractériser l’hypoglycémie, diagnostics par excès, utilisation d’une quantité adéquate de glucides « rapides » en resucrage, présence ou non d’une collation ou du repas une fois la glycémie normalisée. Un questionnaire à choix multiples sur l’hypoglycémie a par ailleurs été complété par des infirmier(e) s et aide-soignant(e) s : il concernait les symptômes de l’hypoglycémie, le seuil diagnostique, les modalités de resucrage chez un patient conscient puis chez un patient inconscient, la conduite à tenir une fois la glycémie normalisée. Trois groupes ont été comparés : le service de diabétologie considéré comme « gold-standard », le service-test considéré comme formé, les services non formés.ConclusionL’audit de dossiers a montré une amélioration des pratiques une année après diffusion du protocole : les hypoglycémies correctement diagnostiquée sont passées de 21 % à 60 %, un resucrage correct a été donné dans 33 % des cas au lieu de 7 % avant la formation. Quant à l’analyse du questionnaire, elle a montré un taux de bonnes réponses de 100 % en diabétologie, 91 % dans le service formé, 80 % dans les services non formés. Même si la situation reste améliorable, cette évaluation des pratiques professionnelles nous encourage dans la diffusion de ce protocole et la formation des équipes de soins.