IntroductionLes microRNAs régulent l’expression génique à l’intérieur des cellules les produisant, mais aussi dans des cellules receveuses suite à leur transfert par des microvésicules. Ce nouveau mode de communication intercellulaire est bien décrit dans certains systèmes biologiques mais demeure peu caractérisé dans les cellules bêta pancréatiques. Dans la présente étude, nous avons analysé l’effet des conditions physiopathologiques associées au diabète sur le relâchement des microARNs par les cellules bêta et déterminé l’impact biologique de leur transfert.Matériels et méthodesLes microvésicules relâchées par des lignées insulinosécrétrices et par des îlots pancréatiques ont été isolées par ultra-centrifugation. Après analyse de leur contenu, les microvésicules ont été utilisées pour étudier l’impact du transfert des microARNs sur les fonctions des cellules bêta receveuses.RésultatsDes microARNs ont été détectés dans les tous milieux de culture des cellules bêta testées. L’analyse par micropuces a révélé que le profil des microARNs relâchés diffère de celui des cellules. En effet, certains microARNs faiblement exprimés dans les cellules sont abondants dans les microvésicules et vice-versa. Ces résultats suggèrent que certains microARNs sont préférentiellement relâchés. De plus, l’incubation des cellules MIN6 en présence de cytokines ou de palmitate induit un changement dans les niveaux de plusieurs microARNs relâchés. Fait intéressant, l’incubation de MIN6 non-traitées en présence de microvésicules provenant du milieu de culture de MIN6 traitées aux cytokines conduit à une augmentation de l’apoptose et à une diminution de la proliférationdes cellules receveuses. À l’opposé, les microvésicules purifiées du milieu de culture de MIN6 non-traitées n’affecte pas les fonctions des cellules receveuses.ConclusionL’ensemble des résultats obtenus suggèrent que les cellules bêta relâchent un groupe spécifique de microARNs pouvant être transférés à d’autres cellules bêta et ainsi affecter leur fonction. Nos travaux supportent le concept que le transfert des microARNs constitue un mode de communication intercellulaire.