IntroductionIl est maintenant bien établi que l’obésité est associée à une suractivation du système endocannabinoïde (SEC). Des travaux récents suggèrent que le blocage des récepteurs aux endocannabinoïdes 1 (CB1R) périphériques conduit à une amélioration du métabolisme glucidique et lipidique indépendamment des effets centraux modulant la prise alimentaire. Le rôle du SEC dans le tissu adipeux étant encore mal défini, cette étude vise à préciser les conséquences de l’activation des CB1R sur la lipolyse.Matériels et méthodesLes effets de l’anandamide (endocannabinoïde) sur l’activité lipolytique estimée par la production de glycérol plasmatique ont été testés chez la souris in vivo après administration en i.p. et in vitro sur des explants de tissu adipeux.RésultatsLes résultats in vivo montrent que l’activité lipolytique stimulée par l’agoniste β3-adrénergique BRL37344 est fortement augmentée en présence d’anandamide. Cet effet semble dépendant de l’activation des CB1R puisqu’il est très nettement réduit lorsque l’expérience est répétée chez des souris CB1R-/- et amplifié chez des souris obèses présentant une surexpression des CB1R dans le tissu adipeux. On constate également que l’action anti-lipolytique de l’insuline est diminuée en présence d’anandamide. Les expériences menées en parallèle sur des explants de tissu adipeux confirment que l’anandamide annule l’action de l’insuline sur l’activité lipolytique. L’analyse par western blot des explants révèle qu’en présence d’insuline, l’anandamide augmente les taux de phospho-LHS et diminue ceux de phospho-Akt (Ser473).ConclusionLes résultats de cette étude convergent vers une hypothèse nouvelle selon laquelle l’activation des CB1R du tissu adipeux conduit à une stimulation de la lipolyse dépendante d’une altération du signal insulinique. Le blocage des CB1R du tissu adipeux pourrait donc constituer une stratégie intéressante pour limiter la mobilisation des graisses et leur action délétère au cours de l’obésité.