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« Être ou ne pas être autonome ». Théorie de l’autonomie du patient : comment est-elle possible ?

Auteurs : Reach G1
Affiliations : 1Service d’Endocrinologie, Diabétologie et Maladies Métaboliques Hôpital Avicenne APHP, EA 3412, CRNH-IdF, Université Paris 13, Bobigny
Date 2013, Vol 39, pp A129-A129Revue : Diabetes & metabolismDOI : 10.1016/S1262-3636(13)72172-4
Association Aide aux Jeunes Diabétiques (AJD)
Résumé

On peut concevoir le concept d’autonomie d’un point de vuemétaphysique, Kantien, supposant que le patient peut être maître de ses décisions. Mais il existe une conception davantagepsychologiquede l’autonomie, considérée comme un état variable d’un patient à l’autre, d’une situation à l’autre. D’ailleurs, le patient, lorsqu’il s’en remet au médecin en lui disant - c’est vous le docteur, je vous fais confiance - ne cesse pas pour autant d’être autonome.Dans cette introduction au concept d’autonomie, je montrerai 1) pourquoi l’autonomie du patient n’est pas toujours possible : il s’agira de considérer le rôle des émotions dans les décisions humaines qui font que le patient, être humain, ne peut toujours faire ce que lui-même considère être bon pour lui - il s’agit là d’une explication du phénomène de « non-observance » vis-à-vis des prescriptions médicales qui peut ainsi être vue comme un phénomène naturel ; 2) comment, dans le cadre du respect de l’autonomie du patient, quelqu’un (un médecin), peut, de manière éthique, décider ce qui est bon (un traitement) pour quelqu’un d’autre (un patient) sans pour autant tomber dans le paternalisme. Ceci me conduira d’une part à évoquer la signification dusoinen tant qu’émotion visant à soulager la souffrance d’autrui, en montrant que le bien de quelqu’un peut parfois ne pas être défini par la personne concernée, mais par un autrui qui a lesoucide cette personne ; 3) ceci m’amènera à aborder la question du pouvoir médical et le rôle de la confiance dans la relation de soin.Tout soignant doit se poser ces questions : il s’agit de justifier d’un point de vue éthique le concept même d’éducation thérapeutique en démontrant pourquoi elle n’est pas une simple manipulation. La réponse peut être trouvée dans la définition même des concepts de préférence, de personne et d’autonomie, qui se réfèrent à la faculté de réflexivité - cette possibilité que nous avons d’évaluer nos désirs et éventuellement de les changer ; c’estparce queje vois en vous une personne autonome que je me permets de vous dire mes préférences : l’éducation thérapeutique dans le cadre d’une réflexion sur l’autonomie, parce qu’elle s’adresse ainsi à l’intelligence des gens, devient alors synonyme de respect.

 Source : Elsevier-Masson
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Reach G. « Être ou ne pas être autonome ». Théorie de l’autonomie du patient : comment est-elle possible ?. Diabetes Metab.. 2013;39:A129-A129.
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Dernière date de mise à jour : 30/11/2015.


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