IntroductionLe diabète de type 1 (DT1) est une pathologie auto-immune résultant d’une rupture de la tolérance immunitaire envers des antigènes β-cellulaires, en premier lieu la préproinsuline (PPI). Hypothèses : 1) le transfert physiologique des IgG maternels envers la progéniture pourrait permettre l’introduction de la PPI à l’aide d’un fragment Fc d’Ig ; 2) cette introduction précoce pourrait « éduquer » le système immunitaire par le développement d’une tolérance à la PPI et, de ce fait, protéger du DT1.Matériels et méthodesNous avons introduit une protéine PPI-Fc dans la progéniture des souris G9C8 Cα-/- NOD, qui sont transgéniques pour un récepteur des cellules T reconnaissant la PPI. Ce traitement est fait : 1) par l’intermédiaire des mères gestantes, injectées en i.v. ; et/ou 2) par gavage des nouveaux-né.RésultatsLa PPI-Fc se lie au récepteur Fc néonatal (FcRn) exprimé à la surface des syncytiotrophoblastes placentaires et/ou de l’épithélium digestif. La portion Fc est essentielle pour le transfert, car la PPI seule n’est pas transférée. La PPI-Fc se concentre sélectivement chez les fœtus et les nouveaux-né, notamment dans le thymus et la rate principalement par l’intermédiaire des cellules dendritiques. Une seule injection de 100 μg de la PPI-Fc montre déjà une protection significative sur la survenue du DT1 chez les souriceaux.ConclusionL’ajout du fragment Fc permet le transfert de la PPI des mères à leur progéniture et induit une protection efficace du DT1 à de moindres doses. Compte tenu du fait que le FcRn est exprimé chez l’homme jusqu’à l’âge adulte, le traitement par voie orale pourrait être facilement adopté en essai clinique.