ObjectifLe dépistage des autoanticorps anti-H+/K+ ATPase n’est pas couramment recommandé chez les jeunes ayant un diabète de type 1 (DT1) et leur présence est généralement asymptomatique. Nous rapportons les résultats de la recherche de ces anticorps chez des jeunes DT1, ainsi que deux cas où des symptômes cliniques ont conduit au diagnostic de gastrite auto-immune.Patients et méthodesDifférents autoanticorps ont été recherchés chez 337 enfants et adolescents DT1 : autoanticorps spécifiques de la cellule bêta (ICA, anti-IAA, anti-GAD, anti-IA2, anti-ZnT8), antithyroperoxydase (TPO), antithyroglobuline (TG), anti-H+/K+ ATPase, anti-transglutaminase, anti-Saccharomyces Cerevisiae (ASCA), anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA), anti-AIE 75 (entéropathie auto-immune).RésultatsSur 337 patients (garçons/filles, 51/49 %) ayant au moins un anticorps spécifique de la cellule bêta, 23 (6,8 %) présentaient des autoanticorps anti-H+/K+ ATPase (garçons/filles, 35,6/68,4 %). Huit patients (35 %) présentaient au moins un autre autoanticorps : anti-TPO et/ou anti-TG chez 22 %, anti-transglutaminase chez 4,4 %, anti-ASCA dans deux cas. Chez deux patients, les anticorps anti-H+/K+ ATPase ont été trouvés associés à des symptômes cliniques. Un garçon de 11 ans (HLA DQB0201), présentant un DT1 depuis 5,5 ans, des anticorps anti-GAD et anti-ZnT8, a développé des douleurs épigastriques évoquant une gastrite. Chez la 2epatiente de 13 ans (HLA DR 4–4), présentant un DT1 depuis 4,5 ans, des anticorps anti-GAD, anti-IA2 et antithyroide (TSH 4,3 mU/l), une anémie ferriprive a été découverte fortuitement et la fibroscopie a montré des signes de gastrite auto-immune.ConclusionLa gastrite auto-immune associée au DT1 est généralement asymptomatique (marquée seulement par la présence d’autoanticorps anti-H+/K+ ATPase), mais peut parfois être révélée par des douleurs épigastriques ou une anémie ferriprive. L’association de multiples autoanticorps reflète une perte de tolérance immunitaire vis-à-vis d’un large répertoire d’autoantigènes et pourrait permettre de définir des sous-populations différentes de patients présentant un DT1.