ObjectifEvaluer la prévalence de la dénutrition chez des patients diabétiques hospitalisés pour plaie de pied. Déterminer les facteurs susceptibles d’influencer l’état nutritionnel à l’entrée et durant le séjour hospitalier par une analyse statistique multivariée.Matériels et méthodesÉtude quantitative rétrospective réalisée sur une population de 486 patients diabétiques successivement hospitalisés entre 2003 et 2012 pour plaie de pied dans l’unité de podologie d’un service de diabétologie d’Ile de France. Les critères de définition de la dénutrition sont ceux de l’HAS 2003 et 2007. Les plaies du pied ont été classées selon la classification UT (University of Texas).RésultatsL’analyse a porté sur 486 patients : des hommes à 77 %, diabétiques de type 2 à 87 % et d’âge moyen de 65 ± 0,9 ans (moyenne ± SEM). L’ancienneté connue du diabète était de 16 ± 1,3 années et l’HbA1c moyenne à l’admission était de 8,2 ± 0,3 %. La prévalence globale de la dénutrition à l’admission était de 18,1 % (dont 4,5 % de dénutrition sévère) mais atteignait 34 % pour les plus de 70 ans (dont 5,4 % de dénutrition sévère). Dans l’analyse par tranches d’âge et en comparaison avec les patients non dénutris, le statut nutritionnel à l’entrée ne dépendait pas du niveau de sévérité de la plaie. À l’inverse, une durée connue de diabète significativement plus courte était statistiquement associée à la présence d’une dénutrition avant 70 ans et une CRP élevée à l’admission après 70 ans. La dégradation de l’état nutritionnel durant le séjour était d’autant plus probable qu’à l’admission la CRP était élevée, que l’IMC et l’HbA1C étaient bas, que la durée d’hospitalisation était longue et que le niveau d’amputation haut.ConclusionLes patients diabétiques avec lésion du pied représentent une population à risque de dénutrition, ils nécessitent un dépistage et une prise en charge nutritionnelle systématique.