IntroductionLe profil comportemental de type A associant « rapidité », « esprit de compétition » et « forte implication au travail » est classiquement connu comme associé à un risque cardiovasculaire augmenté, mais pourrait aussi constituer un état « positif » de combativité dans les maladies chroniques. Nous avons souhaité savoir si le profil psychologique de type A pouvait influencer l’équilibre glycémique et la survenue de complications au cours du diabète.Matériels et méthodesDans une étude prospective observationnelle, menée chez 400 patients diabétiques de type 1 et 2, nous avons étudié l’influence du profil comportemental de type A et de type B, défini selon l’échelle de Bortner, sur l’équilibre glycémique, sur les complications micro-vasculaires (rétinopathie, néphropathie) et sur les paramètres biologiques de l’inflammation (CRP).RésultatsL’HbA1c n’était significativement pas différente entre les profils psychologiques de type A ou B de même que l’ancienneté du diabète. En revanche, il était noté, chez les profils de type A, comparés aux patients de type B, une prévalence plus faible de la rétinopathie (16 % vs. 31 %, p = 0,03), de l’artériopathie des membres inférieurs (2 % vs 11 %, p = 0,03) et une tendance à moins de neuropathie (23 % vs. 37 %, p = 0,06). La prévalence de la cardiopathie ischémique n’était pas différente entre les 2 groupes. Parallèlement le taux de CRP était significativement plus faible chez les patients de type A (4,9 ± 4,3 vs. 7,8 ± 7,6, p = 0,013).ConclusionLe profil comportemental de type A apparaît, indépendamment de l’équilibre glycémique, associé à un moindre degré d’inflammation et à une prévalence réduite de certaines complications (rétinopathie, par exemple). Une réduction du stress oxydatif, associé au profil comportemental de type A pourrait constituer un mécanisme sous-jacent pouvant rendre compte de ces résultats.