RationnelLe diabète induit la glycation de l’hémoglobine, fragilise les globules rouges et entraîne l’apparition d’hème et de fragments de membrane érythrocytaire plasmatiques, dits microparticules (MP). Ainsi, les MP circulantes diabétiques pourraient être chargées en hème et être toxiques pour les vaisseaux.Matériels et méthodesUne plasmathèque diabétique de type 2 a été constituée. Des érythrocytes diabétiques et de témoins sains furent séparés des plasmas pauvres en plaquettes (PPP) par ultracentrifugation et gradient de Ficoll. Nous avons purifié des MP issues 1/de PPP, 2/d’érythrocytes traités in vitro. Nous avons analysé l’hème contenu dans les PPP, ou les MP par spectrophotométrie avant et après déplétion des MP. Nous avons étudié des cultures endothéliale traitées avec les MP : Production d’espèces radicalaires de l’O2 (ROS) par DFF (intra- et extracellulaire) et apoptose par DAPI.RésultatsLes patients diabétiques présentaient des taux d’hème plasmatiques supérieurs aux témoins. Cet hème était associé à des fragments cellulaires submicrométriques qui expriment la phosphatidylsérine, de type MP. Les MP diabétiques ont stimulé la production endothéliale de ROS aux concentrations de MP plasmatiques diabétiques. Les MP témoins et l’hème seul n’avaient aucun effet. La surproduction de ROS était accompagnée par l’apparition d’apoptose après 24 h.Conclusion1/Les MP circulantes sont plus nombreuses dans le diabète, 2/les MP diabétiques sont associées à de l’hème, 3/les MP diabétiques chargées en hème stimulent -in vitro- un stress oxydatif endothélial assorti d’apoptose. Ces résultats identifient pour la première fois les MP chargées en hème comme un produit de la fragilisation des érythrocytes diabétiques. Ces MP diabétiques sont particulièrement nocives pour l’endothélium et nos résultats suggèrent que l’hème pourrait relier l’hémolyse intravasculaire infraclinique diabétique à des atteintes vasculaires, et participer à la survenue de vasculopathies.