IntroductionLa perte de la sensation protectrice du pied due à la neuropathie sensitive est déterminant dans la survenue d’une ulcération du pied chez les diabétiques. Le Groupe International sur le Pied Diabétique (IWGDF) recommande pour l’identifier de tester la sensibilité vibratoire ou de réaliser un test au monofilament de 10 g (TMf).Patients et méthodesL’objet de cette étude a été de comparer rétrospectivement les résultats du TMf à la détermination du seuil de perception vibratoire (SPV), dans une population diabétique tout venant.400 diabétiques dont 188 hommes, âgés de 63 ± 12 ans, essentiellement de type 2 ayant subi concomitamment les 2 tests de dépistage entre avril 2009 et décembre 2010 ont été inclus. Le TMf a été réalisé conformément aux recommandations de l’IWGDF; le SPV a été déterminé par un neurothésiomètre sur la pulpe des 2 hallux : une valeur ≥ 25 V a été considérée pathologique.RésultatsLe TMf a identifié 99 patients à risque d’ulcération; 139 l’ont été par le neurothésiomètre. Les 2 tests étaient normaux chez 240 patients et anormaux chez 78. 21 patients n’avaient qu’une anomalie du TMf et 61 qu’un SPV ≥ 25 V. D’après les résultats du SPV et/ou du TMf, 160 patients étaient à risque (38 % sur le seul SPV, 13 % par le seul TMf et 49 % par les 2 tests ensemble). La concordance entre les 2 tests n’était que moyenne (coefficient kappa à 0.52 [95 % CI : 0.43–0.60]).RésultatsCette étude montre que le choix d’une méthode pour dépister le risque podologique n’est pas anodin avec de grandes discordances entre TMf et SPV. Ce dernier identifie beaucoup plus de patients à risque, avec des répercussions potentielles sur le coût des mesures préventives. Inversement, le recours au seul TMf laisse ignorer un grand nombre de patients à risque avec des conséquences médicales graves.