IntroductionL’objectif de l’étude était d’évaluer la prévalence du diabète gestationnel (DG) dans un département défavorisé d’Ile de France et son évolution de 2002 à 2010; ainsi que l’intérêt local du dépistage sur facteurs de risque (FDR) actuellement recommandé en France.Patients et méthodesDe 2002 à 2010, le DG a été dépisté systématiquement et défini par une glycémie à jeun ≥ 0,95 g/l et post-charge (75 g de glucose) ≥ 1,40 g/l, avec 2000–2500 grossesses annuelles.RésultatsLes femmes ont en moyenne 29 ± 6 ans, un IMC de 23,2 ± 4,5 kg/m2;, parité 2,1 ± 1,3 et sont originaires de France métropolitaire 28%, DOM-TOM 7%, Afrique noire 24%, Maghreb 25%, autres 20%. La prévalence du DG (en intention de dépister) a augmenté progressivement (2002 : 11,4%; 2003 : 13,7%; 2004 : 14,8%; 2005 : 13,7%; 2006 : 12,6%; 2007 : 14,0%, 2008 : 13,0%; 2009 : 15,1% et 2010 : 15,7%). La présence de ≥ 1 FDR parmi âge = 35 ans, IMC ≥ 25 kg/m2, antécédents familiaux de diabète et antécédents de DG tend aussi à augmenter (2002 : 73,4%; 2003 : 78,6%; 2004 : 73,6%; 2005 : 78,4%; 2006 : 80,8%; 2007 : 73,9%, 2008 : 86,2%; 2009 : 86,6% et 2010 : 78,9%). Cette augmentation a porté essentiellement sur la progression de l’obésité (IMC ≥ 30 kg/m2;) parallèle à celle du DG (2004 : 7,8%; 2005 : 8,1%; 2006 : 8,4%; 2007 : 8,9%, 2008 : 10,2%; 2009 : 10,4% et 2010 : 11,6%).ConclusionLes femmes accouchant dans notre CHU avaient déjà avec les anciens critères diagnostiques une forte prévalence de DG. Elles présentent maintenant pour environ 80% d’entre elles ≥ 1 FDR comme défini dans les nouvelles recommandations françaises, avec une progression du DG très importante et parallèle à celle de l’obésité, responsable en elle-même de morbidités. Ces données nous incitent localement à poursuivre un dépistage systématique avec les nouvelles normes.