ObjectifLa glucocorticothérapie (GC) au long cours s’associe souvent à une redistribution du tissu adipeux (TA) dont la physiopathologie reste inconnue. L’objectif de ce travail est de comparer les profils d’adipokines/cytokines et d’inflammation du TA chez des patients traités par GC, développant ou non une lipodystrophie induite par les GC (LIG).Matériels et méthodesDes adultes, nécessitant un traitement systémique à forte dose de prednisone pour au moins 3 mois ont été inclus.Les prélèvements sanguins et biopsies de TA sous-cutané abdominal ont été recueillis avant (M0) et à 3 mois (M3) de traitement. La présence/l’absence de LIG était déterminée sur des photographies standardisées et préalablement validées.Résultats32 patients (âge moyen 61 ± 22 ans, 75% de femmes) ont été inclus. A M3, 15 sont LIG + et 15 LIG –. L’IMC, le rapport tour de taille/tour de hanche et l’index d’adiposité basales sont identiques chez les LIG+ et les LIG –, de même que les marqueurs inflammatoires (CRP, IL-6, TNFR1s) qui diminuent de façon similaire dans les deux groupes. La leptinémie basale est supérieure (20,8 ± 15,2 vs 8,5 ± 10,5 μg/l, p = 0,006) et la résistinémie inférieure (10,1 ± 6,6 15,5 ± 11,3 μg/l, p = 0,05) chez les LIG+. Surtout, la leptinémie à M0 est prédictive de survenue de LIG pour une valeur seuil de leptinémie à 5,9 μg/l à M0 avec une sensibilité de 93% et une spécificité de 60% (en courbe ROC, AUC 0,8%, p < 0,001). A M3, la leptinémie et l’adiponectinémie augmentent plus chez les LIG+, tout comme le nombre de macrophages anti-inflammatoires dans le TA sous-cutané abdominal.ConclusionLIG est associée à un profil d’adipokine différent à la fois avant et après traitement par glucocorticoïdes. La leptinémie avant traitement par glucocorticoïdes est prédictive de la survenue de LIG.