IntroductionPPARγ est un facteur de transcription impliqué dans la différenciation adipocytaire dont l’activité est régulée par différents acides gras. Le polymorphisme Pro12Ala du gène PPARG est associé aux variations de l’indice de masse corporelle (IMC) et au risque de diabète de type 2 (DT2). Notre objectif est d’étudier les effets d’interaction entre la consommation de lipides et les polymorphismes Pro12Ala et 1431C>T de PPARG sur l’IMC et le risque de DT2.Patients et méthodesL’étude porte sur la cohorte prospective, représentative de la population générale française D.E.S.I.R (Données Épidémiologiques sur le Syndrome d’Insulino-Résistance, n = 4521), avec un suivi de 9 ans. Les variables nutritionnelles ont été estimées à partir des données d’un auto-questionnaire complété par chaque participant. La consommation de lipides a été répartie en tertiles. Les associations sont testées par régression logistique ou par des analyses de covariance, avec ajustement sur les différents facteurs confondants.Résultats : Une consommation élevée de lipides (3etertile) est associée à une augmentation de l’incidence du DT2 par rapport à une consommation moyenne ou faible (1er+ 2etertiles) chez les homozygotes ProPro (odds ratio (OR) [IC95%] = 1,73 [1,19–2,52] P = 0,004) ainsi que chez les homozygotes CC (OR = 1.85 [1,27–2,71] P = 0,001) mais non chez les porteurs des allèles Ala et T (P interaction = 0,05). Pro12ala interagit également avec la consommation de lipides pour moduler l’IMC (P interaction = 0,02): les homozygotes AlaAla ont un IMC plus élevé que les porteurs de l’allèle Pro chez les grands consommateurs de lipides (27,1 ± 1,0 vs 24,9 ± 0,1 P = 0,03). Le SNP 1431C>T n’interagit pas avec la consommation de lipides pour moduler l’IMC.ConclusionNos résultats indiquent d’importantes interactions entre la variabilité génétique de PPARG et la consommation lipidique influençant l’IMC et le risque de diabète de type 2 dans la population générale.