IntroductionL’étude des cellules Beta dans le diabète est entravée par l’impossibilité d’évaluer de manière non-invasive leur masse. L’imagerie non-invasive pourrait également aider au développement de nouvelles thérapies ayant pour but de réduire la perte, ou d’induire la régénération des cellules Beta. Les méthodes habituelles pour quantifier la masse des cellules Beta requiert le sacrifice des animaux pour l’histologie du pancréas, ce qui ne permet pas un suivi de la masse des cellules Beta au cours du temps d’un même animal. Nous avons utilisé l’imagerie par bioluminescence de souris double transgéniques pour résoudre ce problème.Matériels et méthodesDes souris de 2–3 mois, exprimant spécifiquement dans les cellules Beta la luciférase et le récepteur de la toxine diphtérique (Luc/DTR) ont été suivies avant et après injection de toxine diphtérique (DT) à dose cytotoxique. A intervalles réguliers, la bioluminescence a été enregistrée et quantifiée après injection de luciférine, qui induit l’émission de photons sélectivement par les cellules Beta.RésultatsToutes les souris Luc/DTR avaient initialement des valeurs similaires de bioluminescence. Après injection de DT, le signal a diminué de plus de 90 % chez les mâles qui ont développé une forte hyperglycémie due à la perte de la plupart des cellules Beta et du contenu en insuline. Chez les femelles du même âge, la bioluminescence diminue de 40–60 % due à une perte d’environ la moitié des cellules Beta et de l’insuline (résultant de l’insertion du transgène du DTR sur le chromosome X), qui ne cause pas d’hyperglycémie. Chez ces femelles le signal de bioluminescence augmente progressivement jusqu’à 7 mois après l’injection de la DT. Cette augmentation est corrélée avec une augmentation du contenu en insuline.ConclusionL’imagerie par bioluminescence permet une mesure non-invasive, graduée et séquentielle de la masse des cellules Beta chez la souris.