IntroductionLe diabète de type 1 résulte d’une destruction auto-immune de la majorité des cellules bêta pancréatiques. Nous avons testé si les connexines (Cxs), des protéines transmembranaires permettant le couplage intercellulaire via les jonctions gap, étaient impliquées dans la modulation de l’apoptose des cellules bêta exposées à divers toxines in vivo etin vitromimant l’environnement cellulaire en début de diabète de type 1.Matériels et méthodesDes souris RIP-Cx36 (qui surexpriment la Cx36 native), RIP-Cx43 et RIP-Cx32 (qui expriment les Cxs 43 ou 32 en plus de la Cx36) et KO-Cx36 (invalidées pour la Cx36) ont été injectées avec 200 mg/kg de streptozotocine (STZ) ou 70 mg/kg d’alloxane (AX). Des îlots isolés de ces souris ont été exposésin vitroà 4,4 mm de STZ ou à un cocktail de 0,25ng/ml d’IL-1 bêta + 0,1 μg/ml d’IFN gamma + 9,1ng/ml de TNF alpha. Le couplage intercellulaire a été quantifié par micro-injection de jaune de lucifer ou de bromure d’éthidium.RésultatsL’injection de STZ ou d’AX à des souris contrôles présentant un niveau de couplage normal a immédiatement résulté en une hyperglycémie. Les souris présentant un couplage intercellulaire augmenté (les souris hétérozygotes ou homozygotes des lignées RIP-Cx36, RIP-Cx32 et RIP-Cx43) sont restées normoglycémiques. Les souris présentant un couplage diminué ou aboli (les souris hétérozygotes ou homozygotes de la lignée KO-Cx36) sont devenues plus diabétiques que les contrôles. L’expositionin vitrod’îlots isolés des souris RIP-Cx36 et KO-Cx36 à la STZ ou aux cytokines a montré que l’apoptose des cellules bêta était inversement proportionnelle aux niveaux de Cx36 et de couplage.ConclusionLa résistance de cellules bêta à la STZ, l’AX ou aux cytokines diabetogénes est proportionnelle au couplage intercellulaire conféré par les connexines. Des stratégies visant à augmenter pharmacologiquement le couplage intercellulaire pourraient représenter une nouvelle option thérapeutique.