IntroductionAlors que l’amputation d’un membre inférieur (AMI) est une complication grave et coûteuse du diabète, le devenir des personnes diabétiques amputées a été peu étudié en France. L’objectif de cette analyse est d’estimer l’évolution du taux d’AMI de 2004 à 2007 et d’étudier le devenir à 3 ans des personnes diabétiques amputées d’un membre inférieur en 2004 à partir des données du PMSI.Matériels et MéthodesLes actes d’AMI ont été extraits de la base PMSI moyens et courts séjours de 2004 à 2007 de métropole. Le diagnostic de diabète a été établi lorsqu’au moins un séjour hospitalier (pour amputation ou autre) reportait un diagnostic de diabète durant la période 2004–2007. Le suivi à 3 ans a été effectué sur l’ensemble des 8 002 personnes amputées en 2004 dont le numéro d’anonymat était correct.RésultatsEn 2004 et 2007, respectivement 10 265 et 11 442 actes d’AMI ont été enregistrés, chez respectivement 8 470 et 9 236 personnes diabétiques. Le taux d’incidence brut de l’AMI est resté stable, autour de 375 / 100 000 personnes diabétiques. Il s’agissait en 2004 d’amputation d’orteil (44 %), de pied (19 %), de jambe (19 %) et de cuisse (18 %). Durant cette même année, 12 % des personnes diabétiques amputées sont décédées à l’hôpital et 18 % ont été ré-amputées. Après 3 ans de suivi, le taux cumulé de décès hospitalier était de 23 % et le taux cumulé de ré-amputation de 35 %, soit un taux cumulé de décès hospitalier ou de ré-amputation de 50 % et une durée d’hospitalisation cumulée médiane de 54 jours.ConclusionIl est probable que l’augmentation du nombre d’actes d’AMI soit le reflet de l’augmentation de la prévalence du diabète, car l’incidence des AMI est restée stable entre 2004 et 2007. Le taux de décès hospitalier ou de ré-amputation à 3 ans est extrêmement élevé, témoignant de la gravité de cette complication du diabète. Ce taux est néanmoins sous-estimé car il ne comprend pas les décès survenus au domicile (non disponibles) ni ceux survenus en soins de suite et de réadaptation (lesquels seront recherchés par analyse du PMSI correspondant).