IntroductionLe récent consensus international de standardisation recommande désormais l’utilisation de l’HbA1C comme outil de dépistage et de prévention du diabète. Les nouvelles recommandations indiquent que l’HbA1C devra être exprimée en mmol/mol, en pourcentage et en moyenne glycémique. L’objectif de cette étude était de décrire la distribution des valeurs de l’HbA1C dans une population de sujets non diabétiques.Matériels et MéthodesL’étude a été menée sur 5 083 sujets non diabétiques âgés de 6 à 79 ans (2 284 hommes et 2 799 femmes) volontaires pour un examen de prévention. L’HbA1C a été dosée par HPLC sur un automate certifié par le « National Glycosylated Hemoglobin Program ». Les valeurs observées de l’HbA1C sont présentées par tranche d’âge de 5 ans et par sexe.RésultatsLa distribution de l’HbA1C était proche de la normale pour les deux sexes. Les moyennes (écart-type) de l’HbA1C étaient respectivement (hommes / femmes) en mmol/mol de 33,9 (3,5) / 33,6 (3,5), en pourcentage de 5,27 (0,32) / 5,24 (0,32) et, en moyenne glycémique (mmol/l), de 5,79 (0,51) / 5,74 (0,51). L’HbA1C augmentait avec l’âge pour les 2 sexes. Aucune différence n’était observée entre hommes et femmes avant 25 ans (p = 0,16), ni après 50 ans (p = 0,77). Entre 25 et 49 ans, les femmes présentaient des valeurs moyennes d’HbA1C plus faibles d’environ 0,07 % (p < 0,0001) avec un écart maximum entre sexes de 0,10 % pour la classe d’âge 35–39 ans.DiscussionLe seuil de 6,5 % (soit 7,75 mmol/l en moyenne glycémique) proposé par le consensus pour le dépistage du diabète quels que soient le sexe et l’âge, sélectionnait 0,28 % de cette population de sujets non diabétiques. Pour des moyennes glycémiques supérieures ou égales à 5,56, 6,10 et 7,00 mmol/l (soit en pourcentage d’HbA1C 5,1 %, 5,5 % et 6,0 %), 74,6 %, 24,4 % et 2,11 % des sujets seraient respectivement sélectionnés.ConclusionCette étude établit la distribution des valeurs observées de l’HbA1C dans une population française de 5 083 sujets non diabétiques. Avec d’autres études en cours, elle contribuera à dégager une utilisation consensuelle de l’HbA1C (diagnostic et prévention) et une nouvelle nosographie du diabète.