IntroductionLa pompe portable peut être utilisée pour administrer l’insuline au cours du diabète de type 2 mais peu d’études ont été réalisées à ce jour et ses indications ne sont pas clairement établies. Nous avons réalisé une étude monocentrique rétrospective des patients mis sous pompe entre janvier 1992 et août 2008 pour échec d’insulinothérapie par injections discontinues.Patients et MéthodesÉtude rétrospective et observationnelle de 111 patients diabétiques de type 2, d’âge 56,6 ± 10,3 ans et d’IMC 34,7 ± 6,5 kg/m2mis sous pompe à insuline. 93% des patients étaient antérieurement traités par insuline, utilisée à fortes doses (en moyenne 1,18 + 1,02 U/kg/jour) depuis 5,4 ± 4,5 ans.RésultatsAprès 1 an sous pompe à insuline, l’HbA1c s’est abaissée de 1,5% (9,3 ± 1,7% à 7,8 ± 1,4%, p < 0,001). La baisse de l’HbA1c était corrélée au niveau initial d’HbA1c (R = -0,64, p < 0,001) et au degré d’autonomie du patient. La proportion des patients dont l’HbA1c était < 7% a été multipliée par 3 après mise sous pompe. La dose moyenne d’insuline sous pompe n’était pas différente de la dose avant mise sous pompe. Pour les patients antérieurement traités par schéma basale/bolus (29% de la cohorte), la baisse moyenne d’HbA1c sous pompe était de 0,8 ± 1,6% (p = 0,003). La prévalence des hypoglycémies est restée faible (14,6%). Au cours du suivi (moyenne 3 ans), la baisse de l’HbA1c a été maintenue au même niveau de la 2eà la 6eannée (p < 0,05). Une prise pondérale moyenne de 3,9 ± 8,3 kg a été observée à 1 an (p < 0,001) avec stabilisation au cours du suivi. L’interruption du traitement par pompe a été effectué chez 14% des patients au cours du suivi.DiscussionLes études prospectives réalisées sur des périodes courtes (6-12 mois) ont montré des résultats discordants qui semblent expliqués par des différences observées sur le taux d’HbA1c initiale et les doses d’insuline utilisées avant la mise sous pompe.ConclusionNotre étude suggère d’envisager l’indication d’une pompe à insuline chez les patients en échec d’insulinothérapie par multi-injections lorsque l’HbA1C dépasse 8% malgré l’utilisation de fortes doses d’insuline. Des études prospectives sont nécessaires pour valider ce concept.