IntroductionL’administration intra-péritonéale (IP) d’insuline offre une pharmacocinétique plus physiologique que la voie sous-cutanée (SC). L’évaluation du bénéfice de son asservissementviaun algorithme à un capteur de glucose SC chez des malades diabétiques de type 1 (DT1) justifie la présente étude.Patients et méthodesHuit patients DT1 (7H/1F, âge : 60 ± 9 ans, durée DT1 : 32 ± 15 ans, HbA1c : 6,8 ± 1,0 %) traités par pompe à insuline implantée (modèle 2007D, Medtronic) depuis 8,5 ± 7,4 ans ont réalisé au CIC, selon un ordre randomisé, une épreuve d’insulinothérapie en boucle fermée de 48 h (IBF) puis une épreuve-contrôle en boucle ouverte de 24 h (IBO). Durant l’IBF, le débit d’insuline était réglé par un algorithme de type PID selon les données continues d’un capteur SC (MMT-7002, Medtronic) sauf qu’un bolus était programmé 15 min avant les repas. Durant l’IBO, le patient adaptait la pompe selon 7 glycémies capillaires. La glycémie et l’insulinémie ont été dosées par heure de 8 à 22 h, par 2 heures de 22 à 8 h, et par 20 min au cours des 2 heures qui suivaient les repas. Le critère de jugement principal était le taux de temps passé avec une glycémie entre 4,4 et 6,6 mmol/L (%TPG 4,4-6,6) au cours de chaque épreuve.RésultatsDurant l’IBF, le %TPG 4,4-6,6 était significativement plus élevé : 39,1 ± 4,5versus27,7 ± 6,2 (p = 0,05) alors que la glycémie moyenne était similaire à celle de l’IBO : 7,4 ± 0,4versus7,6 ± 0,7 mmol/L. L’amélioration concernait les phases extra-prandiales avec un %TPG 4,4-6,6 de 46,3 ± 5,3versus28,6 ± 7,4 (p = 0,025), un %TPG > 6,6 mmol/L de 42,0 ± 6,0versus53,8 ± 8,4 (p = 0,036) et une glycémie moyenne de 6,9 ± 0,3versus7,9 ± 0,6 mmol/L (p = 0,036), mais pas les phases prandiales (repas + 2 h). La dispersion inter-individuelle post-prandiale était cependant moindre lors de l’IBF. De même, la dispersion inter-individuelle nocturne (22-8 h) était plus faible pour un %TPG 4,4-6,6 et une glycémie moyenne similaires. L’incidence des hypoglycémies était faible et similaire.ConclusionLe meilleur contrôle glycémique obtenu lors d’une perfusion IP d’insuline liée à un capteur SCviaun algorithme PID valide la faisabilité, l’efficacité et la sécurité de cette approche comme un nouveau modèle possible de pancréas artificiel. La difficulté du contrôle post-prandial promeut une boucle partiellement ouverte, avec nécessité d’améliorer l’apport d’insuline lors de cette phase.