IntroductionPlusieurs études récentes ont suggéré que le blocage du système rénine-angiotensine puisse avoir des effets bénéfiques sur le métabolisme du glucose. Le but de notre travail était d’étudier la relation entre le polymorphisme I/D du gène de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ACE) et la sensibilité à l’insuline d’une part et le risque d’intolérance au glucose d’autre part au sein d’une large cohorte de sujets sains.Patients et méthodesL’étude transversale a porté sur 1 286 individus en bonne santé, non hypertendus et non-diabétiques recrutés dans 14 pays européens et participant à la cohorte RISC sur les déterminants de l’insulino-résistance. Tous les sujets ont eu une HGPO et un clamp euglycémique avec une méthodologie identique et une validation centrale des données.RésultatsL’âge, l’IMC, le tour de taille et la masse maigre n’étaient pas différents selon le génotype (II ; ID ; DD) de l’ACE. La glycémie et l’insulinémie à jeun étaient similaires selon les génotype mais la glycémie à 2 h au cours de l’HGPO était significativement plus élevée chez les sujets DD que chez les ID et II (DD : 5,9 ± 1,7 ; ID : 5,7 ± 1,5 ; II : 5,6 ± 1,5 mmol/l, p = 0,004). Le génotype DD était associé à un risque plus élevé d’intolérance au glucose par rapport aux autres génotypes (13,1 %vs8,7 %, p = 0,02). La sensibilité à l’insuline était plus faible chez les sujets DD que chez ceux II (136 ± 63vs147 ± 65 μmol.min−1. kgffm−1.mM−1, p = 0,02). La réponse insulinique à l’HGPO n’était pas significativement différente selon le génotype ACE. Enfin, il n’existait pas d’association entre le polymorphisme du gène de l’ACE et l’adiponectinémie.ConclusionLe polymorphisme I/D du gène de l’ACE est associé à la sensibilité à l’insuline et au risque d’intolérance au glucose dans une population non-diabétique. Ces données sont en faveur de l’existence d’interactions entre le système rénine-angiotensine et le métabolisme du glucose.