IntroductionLa gluco- et la lipotoxicité induisent un stress oxydatif et augmentent les cytokines pro-inflammatoires, entraînant une activation des neutrophiles avec augmentation des protéases et apoptose des cellules β, quel que soit le type de diabète (Rother 2007). Parallèlement, une perte de fonction progressive du greffon insulaire a été constatée après greffe d’îlots (Ryan, 2005). Le but de ce travail était d’étudier prospectivement l’évolution des marqueurs oxydatifs chez des patients ayant reçu une greffe d’îlots et de déterminer si les résultats étaient corrélés au pronostic de la greffe.Patients et méthodesLes concentrations sanguines des marqueurs oxydatifs (statut antioxidant total (SAT), superoxyde dismutase (SOD), acides gras libres (AGL), (des inhibiteurs des proteases (activité anti-elastase (AAE) et alpha-1-antitrypsine (A1AT)), de sirolimus et tacrolimus, d’anticorps anti-GAD et IA2, ainsi que les marqueurs métaboliques (HbA1c, glycémie à jeun, moyenne glycémique sur le CGMS) et la microalbuminurie ont été mesurés avant greffe puis trimestriellement pen-dant 1 an chez 14 patients diabétiques de type 1 recevant 1 greffe d’îlots seuls.RésultatsLa moyenne des AGL était plus basse (p < 0,05) et celle des AAE et de A1AT plus élevée (p < 0,001) 12 mois après greffe comparativement à la moyenne pré-greffe. Les valeurs d’AAE et d’A1AT étaient corrélées positivement au C-peptide (p < 0,01), aux anticorps anti-GAD (p < 0,05), aux valeurs de tacrolimus (p < 0,0001) et à la microalbuminurie (p < 0,01) et négativement à l’HbA1c (p < 0,01), et à la glycémie à jeun (p < 0,05). Les valeurs d’AGL étaient corrélées positivement à l’HbA1c et à la moyenne glycémique et négativement au C-peptide et au tacrolimus (p < 0,01). Le SAT était corrélé négativement au tacro-limus (p < 0,01) et le SOD positivement à l’ HbA1c (p < 0,05) et aux valeurs d’A1AT.ConclusionEn concordance avec des travaux récentsin vitroou chez l’animal [1], les résultats de cette étude prospective chez l’homme suggèrent que les inhibiteurs des protéases augmentent après greffe d’îlots en lien avec l’amélioration des marqueurs métaboliques. Les inhibiteurs des protéases pourraient ainsi exercer un effet favorable sur le pronostic de la greffe, ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques.