IntroductionL’objectif de cette étude retrospective était d’analyser l’utilité des RECO2004 dans la recherche d’IMS et dans l’évaluation du risque cardiovasculaire.Matériels et méthodesEntre 1992 et 2006, 781 diabétiques ont bénéficié d’un dépistage d’IMS par scintigraphie myocardique d’effort et/ou dipyridamole. Une coronarographie recherchait des sténoses coronaires (SC) en cas d’IMS. Dans cette population, 406 patients remplissaient les critères des recommandations (RECO+), 345 non (RECO-), avec 30 non classés. Nous avons suivi 643 de ces patients pour des événements cardiaques (EC : mort cardiaque, infarctus du myocarde, angor instable, insuffisance cardiaque, revascularisation coronaire).RésultatsAu total, 227 (29 %) patients présentaient une IMS, avec une prévalence plus importante dans le groupe RECO+ (133/406, 33 %) que dans le groupe RECO- (85/345, 25 %), Odds ratio 1,49 [1,08-2,05], p < 0,05. La coronarographie effectuée chez 209 patients avec IMS a mis en évidence des SC chez 83 patients (40 %), sans valeur prédictive du statut RECO. Sur un suivi de 4,4 ± 3,9 ans, 65 événements cardiaques sont survenus. L’IMS (Kaplan Meier : log rank 29, p < 0,0001) et les critères des RECO(p < 0,05) étaient prédictifs des EC. La présence d’une IMS exposait au même pronostic quelque soit le statut RECOdes patients. Chez les patients RECO+IMS-, les premiers EC sont survenus après 4 ans de suivi. Les patients explorés depuis 2000 avaient un profil de risque cardiovasculaire plus élevé, mais avec un meilleur contrôle des facteurs de risque et une prévalence d’IMS avec SC moins importante (8,2versus12,7 %, p < 0,05) que ceux explorés avant 2000, Chez les patients sans IMS, le taux de survie sans EC était bien meilleur depuis 2000, tandis que chez les patients avec IMS, ce taux était aussi mauvais pour les patients explorés avant ou après 2000,DiscussionLa prise en charge préventive médicale actuelle améliore le pronostic des patients sans IMS, sans modifier le pronostic de ceux avec IMS.ConclusionLes RECO améliorent significativement la sensibilité du dépistage de l’IMS et prédisent les EC après 4 ans de suivi en l’absence d’IMS. Elles identifient bien les diabétiques à risque cardiaque.