ObjectifChez les patients DB2 insuffisamment équilibrés sous antidiabétiques oraux et glargine bien titrée, l’ajout d’1 analogue rapide au repas le + hyperglycémiant est souvent nécessaire pour ramener l’HbA1c < 7 %. Toutefois ce repas n’est pas déterminéa priori. Notre objectif est de déterminer dans cette population, la relation liant quantité de glucides ingérée et glycémie post-prandiale (GPP).Patients et méthodes37 DB2 traités par sulfamides, metformine et glargine bien titrée (HbA1c moy : 7.7 ± 0,8 %) ont eu 1 (n = 5) ou 2 (n = 32) holters glycémiques et devaient relever pendant les 3 jours de holter, leurs apports alimentaires, quantifiés ensuite par 2 diététiciennes. Les données relatives à 680 repas ont été collectées.RésultatsL’analyse globale des 680 repas a montré une corrélation faible entre delta de glycémie (ΔG) et quantité de glucides (CHO). Celle-ci devient plus nette lors de l’analyse par repas. Une relation globale simple peut alors être proposée : le matin, ΔG = 65 CHO/poids + 73 (mg/dl) ; à midi, pente réduite de moitié et le soir, du tiers. Une modélisation plus précise du ΔG sous forme d’équation du 2edegré a alors été réalisée, intégrant poids, C-peptide, HbA1c, coefficient K d’insulino-sensibilité, apports moyens en CHO, lipides et protéines. Ce modèle s’avère avoir une bonne fiabilité de prédiction du ΔG (R2 = 0,60). Cette relation globale masque toutefois 1 grande variabilité inter-individuelle, certains patients ayant des ΔG bien corrélés à CHO(« répondeurs » : R2 ≥ 0,30, n = 8), d’autres non (« non répondeurs » : R2 < 0,30, n = 29). Les patients répondeurs sont + minces (BMI : 27 ± 3vs30 ± 4 kg/m2, p = 0,019), ont des excursions glycémiques + importantes aux repas (ΔG : 57 ± 11vs47 ± 11 mg/dl, p = 0,023), consomment + de lipides (29 ± 7vs23 ± 6 g, p = 0,055). Parmi les variables susceptibles d’intervenir dans le caractère répondeur, 3 d’entre elles apparaissent comme des facteurs indépendants et prédictifs de ce caractère : 1. importance de l’excursion glycémique au repas (RR 1,2, p = 0,04), 2) charge glucidique (RR 0,89, p = 0,03), 3) charge lipidique moyenne (RR 1,20, p = 0,05).ConclusionLa GPP chez le DB2 dépend des glucides consommés mais aussi d’autres facteurs dont l’individualisation pourrait permettre d’améliorer la prise en charge de ces patients.