Le paludisme est un risque majeur pour deux milliards d'habitants provoquant de 700 000 à 2 500 000 décès par an. Les agents pathogènes sont des parasites sporozoaires, les Plasmodium (quatre epèces), qui comportent une phase asexuée chez l'homme et sexuée chez l'anophèle. Les quatre espèces de Plasmodium sont pathogènes pour l'homme mais plus de 90 % des décès sont dus à P. falciparum. Seuls les Mélano-africains sont réfractaires à P. vivax, caractère lié à l'absence de l'antigène Duffy. Il y a plus de 400 espèces d'anophèles dans le monde mais moins de 50 sont des vecteurs du paludisme. Chacune présente ses caractéristiques géographiques et écologiques propres qui déterminent localement l'épidémiologie de la maladie marquée par sa biodiversité. La transmission en un lieu donné dépend de la présence d'anophèles compétents, de leur taux d'infection et du nombre de piqûres reçues. Les populations des régions endémiques se protègent en développant, pendant leur prime enfance, une prémunition qui les protège pendant le reste de leur vie. Cette prémunition, paix armée entre le parasite et son hôte, s'acquiert au prix d'une mortalité infantile élevée et peut diminuer lorsque le sujet est placé hors de la région endémique. En revanche les sujets devenus asymptomatiques continuent à héberger le parasite et sont de redoutables réservoirs de parasites. La diversité des situations entomoépidémiologiques impose une diversification des mesures de lutte. Le pronostic de l'évolution de la situation dépend des mesures de lutte qui sont prises, et de l'évolution de l'environnement climatique et anthropique susceptible de provoquer des réactions imprévisibles.