Faisabilité d'un suivi de patients transfusés
Auteurs : Mathoulin-Pélissier S1, Vicariot M2, Courtois F3, Waller C4, Gross S5, Verret C1, Saves M1, Eghbali H6, Salmi L1Cette étude avait pour objectif de connaître le devenir des patients transfusés et d'évaluer l'acceptabilité d'un suivi biologique. Fin 1995, pendant 1 mois, dans 13 établissements de santé, il a été proposé aux receveurs de produits sanguins labiles, qui n'avaient pas été transfusés dans les six derniers mois (patients éligibles), un bilan biologique 3 et 6 mois après la transfusion : recherche d'agglutinines irrégulières, dosage de l'activité alanine-aminotransférase (ALT), sérologies de l'hépatite B (antigène HBs et anticorps HBc), de l'hépatite C (anticorps) et de l'infection à virus de l'immunodéficience humaine (anticorps). Au début de l'étude, 296 patients transfusés ont accepté d'être suivis. A 3 mois, 183 receveurs (62 %) ont été revus en consultation, 168 receveurs (57 %) à 6 mois ; au total, 198 (67 %) ont été vus à au moins une des deux consultations. Parmi les patients éligibles, la survie à 6 mois était de 76 %. Lors du suivi post-transfusionnel, une alloimmunisation ou une élévation du dosage ALT ont été mises en évidence pour respectivement 4 % et 17 % des patients. Le bilan sérologique à 6 mois a révélé la présence d'un antigène HBs pour un patient; l'origine transfusionnelle a pu être exclue. Pendant les 6 mois de suivi, 68 patients (23 %) ont été transfusés une nouvelle fois, notamment dans un contexte de tumeurs malignes (42 % des unités transfusées). Cette étude reflète la difficulté à atteindre, après l'acte transfusionnel, la population des transfusés, composée en majorité de patients qui échappent à la structure de soins où la transfusion a été prescrite.