IntroductionL’hémovigilance française impose l’exhaustivité de la déclaration des effets indésirables receveurs (EIR). Dans ce contexte, environ 3 % des EIR ne sont pas conclus avec un diagnostic du thesaurus. Ces EIR non étiquetés relèvent donc de diagnostics plutôt rares et surtout peu ou pas caractérisés. En 2001, des auteurs étrangers ont évoqué un diagnostic de douleur aiguë post-transfusionnelle (DAPT) qui n’existe pas dans notre classification ou dans celle de la Société internationale de transfusion sanguine. Nous avons donc cherché à mieux caractériser ce nouveau diagnostic d’EIR.MéthodesNotre analyse a porté sur tous les EIR déclarés sur e-FIT entre 2000 et 2016. La présence de l’item « douleur » (qui existe depuis le début) était notre point d’entrée. Nous avons écarté tous les EIR de type retardés, incompatibles avec la DAPT.RésultatsIl y a 5032 EIR immédiats mentionnant de la douleur. Parmi eux, 715 n’ont que ce signe coché (à l’exclusion de tout autre signe clinique ou biologique, y compris des variations des paramètres vitaux), dont 430 sont conclus en diagnostic non listé ou non précisé. Ces 430 EIR « candidats » au diagnostic de DAPT sont liés à des globules rouges dans 227 cas, à des plaquettes dans 194 cas et à des plasmas dans 9 cas. La localisation de la douleur est multiple dans 16 % des cas, mais surtout lombaire (55 %), abdominale (18 %) et thoracique (13 %). Seuls 220 déclarations précisaient le délai d’apparition de la douleur qui est de 30 minutes dans 48 % des cas, et de seulement 11 % après deux heures ou plus.ConclusionsDans une hémovigilance avec déclaration exhaustive des EIR, il apparaît que 0,6 % des cas ne présentent que de la douleur et peuvent donc constituer le plus gros contingent du diagnostic de DAPT. Comme les premiers auteurs l’ont décrit, les localisations de cette douleur sont plus centrales que distales et elle survient plutôt pendant la transfusion.