De 2001 à 2016, les contrôles qualité (CQ) réalisés sur le produit issu des RSPO au CHU ont retrouvé 87 hémocultures (HC) positives (+) soit 12 % variant selon les années de 0 à 47 %. L’objectif de notre étude était d’évaluer les causes et les conséquences de ce constat.MéthodeIl s’agit d’une étude de cohorte rétrospective. Les patients de plus de 50 ans, non infectés en pré opératoire, opérés d’une chirurgie cardiaque sous CEC et ayant bénéficié d’un CQ dans le cadre d’une RSPO ont été inclus. La période 2010–2016 a été retenue afin de disposer d’un dossier informatisé. Des analyses de pratiques ont été réalisées auprès des IADE, perfusionnistes, laboratoire de bactériologie, équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (EOHH) et du fabricant des machines. L’analyse statistique a été réalisée avec le logiciel R3.4.1.RésultatsCent quarante-six patients (71 ± 8,4 ans, H/F = 2,7) ont été inclus et répartis en 2 groupes : 45 avec HC+ (50 % = staph. capitis ou épidermidis) et 101 avec HC-. Aucune différence significative n’a été détectée entre les 2 groupes en ce qui concerne l’âge, le sexe, la machine ou la chirurgie, la durée de la CEC ou le volume de RSPO transfusé. Le seul résultat significatif est l’augmentation linéaire du taux d’HC+ sur les 5 ans. L’analyse des pratiques a permis d’écarter un risque pendant le transport des tubes ou la mise en culture au laboratoire. Par contre, une contamination au moment des branchements des différentes connexions de la RSPO ou des prélèvements pour les CQ ne peut être exclue.Aucune différence n’a été détectée entre les 2 groupes sur le taux d’infection postopératoire de 5 à 30 jours et sur la durée d’hospitalisation.Ce constat a incité à définir de bonnes pratiques de réalisation des CQ et des branchements.ConclusionNotre étude a permis de confirmer l’absence de risque infectieux chez le patient et d’identifier une action corrective simple à mettre en œuvre et dont l’impact peut-être suivi en réalisant des HC régulières lors des RSPO.