La déclaration des effets indésirables chez les patients est une des étapes les plus importantes de la surveillance transfusionnelle. Toutefois, la relation entre la quantité de produits sanguins labiles (PSL) transfusés et le nombre d’effets indésirables receveurs (EIR) qui en découle est au cœur du débat relatif à l’évaluation de la sécurité du processus transfusionnel. Dans ce cadre, ce travail quantifie la relation entre le nombre de PSL transfusés (NPSL) et le nombre d’EIR (NEIR) observés chaque année au sein de 12 établissements de soin de la Région picarde entre 2004 et 2015. De 2004 à 2014, NPSLet NEIRsont très significativement (au sens statistique du terme) décrits par une relation fortement non-linéaire de type loi de puissance NEIR = a(NPSL)bpour 10 des 12 établissements considérés. Le nombre d’EIR déclarés par deux de ces établissements est systématiquement sous-estimé par cette relation. Ces deux établissements sont les plus gros transfuseurs de la Région picarde, ce qui suggère l’existence de deux types de systèmes déclaratifs conditionnés par la quantité de PSL transfusés. Cette relation devient toutefois linéaire en 2015 pour les 12 établissements de la Région picarde. Ce changement drastique dans la relation entre PSL transfusés et EIR suggère une évolution du système déclaratif de l’ensemble des établissements picards en 2015. De manière plus générale, ces résultats ont des implications très importantes dans le cadre de l’amélioration de la démarche d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle ainsi que de l’optimisation du travail de déclaration des correspondants d’hémovigilance.