IntroductionLa transfusion sanguine est une thérapeutique irremplaçable, néanmoins elle peut se compliquer d’accidents transfusionnels. Le processus d’hémovigilance, élément clé de la sécurité transfusionnelle, a pour mission de sécuriser les différents maillons de la chaîne transfusionnelle. Le but de cette étude est d’analyser les accidents transfusionnels colligés sur une période de 5 ans (incidence et étiologie), de faire le point sur les dysfonctionnements et de proposer les correctifs nécessaires.Matériel et méthodesTous les accidents transfusionnels déclarés à la banque de sang La Rabta (n = 120) sont explorés (exploration clinique et biologique).RésultatsLa moyenne d’âge des patients présentant une réaction transfusionnelle était de 51,2 ans (25 jours à 89 ans). Le taux d’accidents transfusionnels variait de 0,59 à 2,19 accidents/1000 produits sanguins labiles (PSL) distribués. Les investigations ont permis de classer 71 % des accidents transfusionnels en différentes catégories. La réaction la plus fréquente est la réaction hémolytique,n = 24 (19,8 %), suivie par les réactions allergiques,n = 21 (17,5 %) et par la réaction fébrile non hémolytique,n = 19 (15,8 %). Les réactions transfusionnelles de grade de gravité 1 étaient les plus fréquentes (n = 94), suivies par celles de grade de gravité 3 (n = 16) et les accidents de grade 4 (n = 4), dont deux décès par œdème pulmonaire aigu, un par hyperkaliémie fatale et le dernier classé indéterminé.ConclusionCette étude nous a permis d’avoir des données chiffrées quant aux accidents transfusionnels et de pointer plusieurs niveaux de défaillances : une sous-déclaration des accidents transfusionnels, des dysfonctionnements au niveau de certains maillons de la chaîne transfusionnelle, souvent liés à une erreur humaine. Une planification de formation continue ainsi qu’une collaboration entre les différents intervenants sont nécessaires pour pallier ces dysfonctionnements.