IntroductionLa gestion des techniques d’épargne sanguine et de la transfusion de produit sanguin labile (PSL) en chirurgie orthopédique hémorragique est en constante évolution. Le but de cette étude est de faire un état des lieux de ces techniques au CHU de bordeaux.Matériel et MéthodeNous avons inclus toutes les chirurgies à risque hémorragique sur un an et évalué le saignement péri-opératoire, ainsi que la gestion de la transfusion et de la mise en réserve de PSL, les techniques d’épargne sanguine utilisées (récupération périopératoire, acide tranexamique (ATX), érythropoïétine (EPO), transfusion autologue différée (TAD)).RésultatsNous avons inclus 635 patients, la médiane de saignement total est de 370 mL (10–7000), en péri-opératoire 250 mL (10–7000), en postopératoire 50 mL (0–1600). Au total, 48 % des patients ont des CGR en réserve à l’EFS, 22 % des patients sont transfusés. La récupération péri-opératoire concerne 13 % des patients (445 mL ± 400 mL). Les redons récupérateurs concernent 6,6 % des patients (411 mL ± 175mL). La TAD concerne 22 patients, (41 dons), 4 patients ont reçu leur don en totalité. L’ATX est utilisé chez 6 patients. Aucun n’a reçu d’EPO.DiscussionMoins de la moitié des CGR mis en réserve sont utilisés. En postopératoire, on retrouve une sous-utilisation de redon récupérateur (utilisation fréquente en péri-opératoire de colle biologique ou d’antibiotique in situ). La TAD est très peu pratiquée, et pas toujours utilisée en totalité. C’est une technique qui est de moins en moins utilisée en France. Nous remarquons une sous-utilisation de l’ATX, son utilité a pourtant été prouvée dans la chirurgie du genou, et l’absence d’utilisation d’EPO, pratique de moins en moins utilisée. Cette étude montre la difficulté de l’anticipation du saignement en chirurgie orthopédique en raison des grandes variations individuelles. La stratégie transfusionnelle peut être améliorée avec une optimisation des techniques d’épargne sanguine et de la mise en réserve de PLS.