À la suite du Tribunal Administratif de Châlons-en-Champagne et du Conseil d’État, la Cour européenne des droits de l’homme, réunie en grande chambre, s’est prononcée le 5 juin 2015 sur la situation de Vincent Lambert, tétraplégique et en état neurovégétatif depuis un accident de la circulation survenu en 2008. La Cour ne constate aucune violation de l’article 2 de la Convention et valide ainsi la position prise par les juridictions françaises qui ont approuvé, en application du droit français, l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielle du patient. Malgré une certaine prolixité, l’arrêt de la Cour reste très prudent et pour conclure à l’absence de violation de la Convention, les juges européens opèrent un contrôle limité en se retranchant largement derrière la marge d’appréciation des États en matière de fin de vie. Dans un contexte où les requérants ne semblent pas se satisfaire de la décision de la juridiction européenne et où le législateur français procède à une révision de l’encadrement juridique de la fin de vie, l’arrêt du 5 juin 2015 relance le débat à défaut d’y mettre fin.