L’objectif est de constater l’importance de la violence sexuelle conjugale en France, en définir les contours. La méthode repose sur un auto-questionnaire de 14 questions qui a été remis à 100 femmes victimes de violences conjugales examinées dans le cadre d’une réquisition judiciaire, dans l’unité médico-judiciaire de l’Hôtel-Dieu à Paris entre le 1erjanvier 2012 et le 30 juin 2012.RésultatsCent questionnaires ont été exploités : 45 % des femmes victimes de violences conjugales, examinées sur réquisition judiciaire subissent au cours de leur vie des violences sexuelles conjugales. Quatorze pour cent des femmes ont été victimes d’agressions sexuelles non conjugales, survenues essentiellement lorsqu’elles étaient mineures. Les violences sexuelles conjugales sont multiples et répétées. Le milieu social, le niveau scolaire et le secteur d’activité professionnelle ne jouent pas un rôle déterminant, ils ne protègent pas de ces agressions. Le dépôt de plainte reste rare malgré une certaine connaissance de la loi sur le viol conjugal. En conclusion, la violence sexuelle est fréquemment associée aux violences conjugales. Les violences sexuelles dans l’enfance constituent un facteur favorisant pour les violences sexuelles conjugales à l’âge adulte. Les pourcentages des victimes de violences sexuelles conjugales au cours d’une vie sont importants, conformes aux données internationales. Ils relativisent les chiffres minorés que l’on rencontre dans les études réalisées au cours d’une année.