IntroductionLa prise en charge du lombalgique chronique est un problème de santé publique majeur. En tant que praticien, nous devons essayer de proposer des solutions pour rendre le patient autonome et acteur de sa rééducation. La mise en œuvre d’un protocole expérimental de rééducation à domicile pourrait constituer une de ces solutions. L’objectif de notre étude est de déterminer la contribution de la mise en place d’un programme d’auto-rééducation à la diminution de la douleur du patient lombalgique chronique.Patients et méthodesNous rapportons une étude prospective de 84 patients suivis en consultation de rhumatologie entre janvier 2019 et décembre 2019 atteints de lombalgies/lombosciatalgies communes, soumis à un protocole d’auto-rééducation de 4 semaines (3 séances/semaine) comprenant une fiche d’exercice à faire expliquée pas une consultation d’éducation thérapeutique, la bonne tenue du calendrier ainsi qu’un support pédagogique de format vidéo décrivant les exercices à effectuer. L’évaluation a été faite initialement puis à un mois.RésultatsIl s’agissait de 65 femmes et 19 hommes d’âge moyen de 43,08 ans (médiane d’âge 42,07 ans). L’indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 24,49 (médiane IMC 223,8) ; 80,95 % étaient mariés, 17,85 % célibataires, 53,57 % actifs (profession dynamique : 55 % et statique : 45 %), 33 % de femmes au foyer et 13 % de retraités ; 54,76 % ne pratiquait pas de sport, 26,19 % le pratiquait occasionnellement et 17,85 % régulièrement. Tous les patients avaient pratiqué les 12 séances (67,85 % 3 séances/semaines, 32,15 % séances de manière aléatoire 4, 2, 1 séances/semaine). La durée moyenne d’évolution de la lombalgie était de 3,05 ans (à début progressif 72,61 %). La douleur était de type : lombalgie simple 51,19 %, lombosciatalgie 40,47 % et radiculalgie 8,3 %. Le bilan radiographique objectivait : discopathie dégénérative 52,38 %, hernie discale 33,3 %, canal lombaire étroit 5,95 % et association de plusieurs signes 8,3 %. Le traitement déjà expérimenté consistait en : règles hygiénodiététiques 90,47 %, traitement médical 36,90 %, rééducation fonctionnelle 28,57 %, physiothérapie 25 %, balnéothérapie 9,52 % et acupuncture 5,95 %. L’évaluation initiale avait retrouvé l’échelle visuelle analogique (EVA) douleur moyenne de 2,90/10, la distance doigt-sol moyenne (DDS) 7,3 cm, l’indice de Schöber (IS) 10/14,26, la distance talon-fesse (DTF) de 4,66 cm, l’angle poplité AP de 10°, Échelle Incapacité Fonctionnelle pour l’Évaluation des Lombalgies moyenne (EIFEL) de 8,95/24 et questionnaire Oswestry de 11,32/40. L’évaluation finale à 4 semaines avait retrouvé une amélioration significative de tous les indices avec passage de l’EVA à 1,39/10, DDS à 6,28 cm, IS à 10/14,73, DTF à 2,41 cm, AP à 5°, EIFEL à 6,28/24 et Oswestry à 7,45/40.ConclusionUn programme d’éducation thérapeutique à la santé à travers l’exercice physique semble donc être intéressant à mettre en place auprès de patients lombalgiques chroniques. En effet, la pratique d’exercices physiques à domicile, en autonomie, semble permettre la diminution de la douleur et de l’incapacité ressenties.