Soixante-dix ans après leur première utilisation, les glucocorticoïdes à faible dose font désormais partie de l’arsenal pharmacologique courant de la polyarthrite rhumatoïde. Cette adoption généralisée s’explique par leur efficacité démontrée pour atténuer la sévérité des symptômes et l’activité de la maladie, en particulier lorsqu’ils sont associés à un traitement de fond antirhumatismal comme le méthotrexate. Cependant, la prise de glucocorticoïdes, notamment sur le long terme, est également critiquée en raison de leurs possibles effets indésirables.Pour limiter les effets indésirables liés au traitement, les thérapies modernes devraient prendre en considération les facteurs de risque des patients et être individualisées. L’indice de toxicité des glucocorticoïdes est une méthode d’évaluation objective des effets indésirables de ces traitements qui tiendra une place importante dans les futures études comparant différents régimes thérapeutiques. La prednisone à libération modifiée fait partie de ces nouveaux traitements. Grâce à une libération différée, elle semble réduire la raideur articulaire matinale beaucoup plus efficacement que la prednisone conventionnelle, avec des propriétés similaires quant à la diminution de l’activité de la maladie et à la sécurité. De nouveaux essais seront néanmoins nécessaires pour confirmer ces premières données. Enfin, il existe d’autres concepts innovants comme les glucocorticoïdes liposomaux, les agonistes dissociés du récepteur des glucocorticoïdes ou l’administration intramusculaire de glucocorticoïdes. Pour prometteuses que soient ces approches, elles devront être étayées par des recherches supplémentaires.