sRésuméIl n’y a pas de consensus sur la définition de l’hyperuricémie asymptomatique (valeur seuil, prise en compte des données de l’échographie). La fréquence des comorbidités associées à l’hyperuricémie a augmenté depuis 20 ans, l’hyperuricémie (et/ou la goutte) pouvant être la conséquence ou la cause d’une comorbidité. Le lien causal entre uricémie et comorbidités, notamment cardiométaboliques et rénales, n’est pas démontré par les études de randomisation Mendélienne malgré les preuves fournies par les études épidémiologiques. Il est encore trop tôt actuellement, compte tenu de la discordance entre les études observationnelles et les essais cliniques, d’établir des recommandations concernant les bénéfices éventuels d’un traitement hypouricémiant (THU) pour chaque patient ayant une hyperuricémie asymptomatique. Le rapport bénéfice/risque d’un THU reste incertain. Le risque de développer ultérieurement une goutte (estimé à 50 %) doit être confronté au risque thérapeutique cutané et cardiovasculaire des inhibiteurs de la xanthine oxydase. En revanche, il est impératif de prendre en charge médicalement les comorbidités (arrêter les médicaments hyperuricémiants, privilégier les médicaments hypouricémiants). Les modifications thérapeutiques du mode de vie, la perte de poids et la pratique d’exercice physique ont un intérêt en termes de santé globale. Il faut attendre les résultats d’études d’intervention de puissance suffisante avec des critères principaux pertinents pour démontrer le bénéfice d’un THU sur les comorbidités.