ObjectifsÉvaluer, dans une fenêtre de temps, les risques cardiovasculaires rencontrés par des patients atteints de goutte et de polyarthrite rhumatoïde (PR) dans une population néerlandaise en soins primaires.MéthodesÉtude rétrospective de cohorte appariée fondée sur les dossiers médicaux électroniques de 51 cabinets de médecine générale néerlandais. Les participants étaient des patients âgés de 30 ans chez qui on a posé un diagnostic de goutte (n = 2 655) ou de polyarthrite rhumatoïde (n = 513). Ils ont été appariés avec des témoins en bonne santé (respectivementn = 7 891 etn = 1 850). À la date de prise en compte de la maladie, la prévalence de l’hypertension, du diabète sucré, de l’hypercholestérolémie et des antécédents de maladie cardiovasculaire a été comparée entre les patients et les témoins. Les patients sans antécédents de maladie cardiovasculaire ont été suivis pour une première maladie cardiovasculaire et comparés aux témoins par des courbes de survie de Kaplan-Meier et des analyses de régression de Cox.RésultatsPar rapport aux témoins, les patients goutteux présentaient davantage d’hypertension (44,8 %), de diabète (20,1 %), d’hypercholestérolémie (13,7 %) et d’antécédents de maladie cardiovasculaire (30 %) (p < 0,01). Ce n’était pas le cas des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (hypertension 28,5 %, diabète 11,7 %, hypercholestérolémie 7,4 %, antécédents de maladie cardiovasculaire 11,3 %) (p > 0,05). Après ajustement, tous les patients (goutte et PR) sans antécédents de maladie cardiovasculaire étaient plus susceptibles d’en contracter une : OR (intervalle de confiance 95 %) respectif 1,44 (1,18 à 1,76) et 2,06 (1,34 à 3,16).ConclusionsSelon cette étude en soins primaires, la goutte et la polyarthrite rhumatoïde sont deux facteurs de risque indépendants pour les maladies cardiovasculaires. La polyarthrite rhumatoïde et, dans une plus grande mesure, les patients goutteux ayant déjà un profil de risque cardiovasculaire plus élevé au moment du premier diagnostic. Ces résultats plaident largement en faveur de l’incorporation de ces deux maladies rhumatismales dans les recommandations sur la prise en charge du risque cardiovasculaire en soins primaires.