ObjectifsLa goutte est un problème de santé publique chez les Polynésiens et l’allopurinol, traitement de choix dans la goutte, semble être moins efficace chez eux. La benzbromarone, médicament uricosurique, est un traitement alternatif mais les métaboliseurs lents (ML) deCYP2C9 peuvent être à haut risque d’hépatotoxicité liée à la benzbromarone. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer la fréquence des allèles de ML deCYP2C9*2 etCYP2C9*3 chez les Caucasiens et les Polynésiens goutteux de Nouvelle-Zélande et de tester de nouveaux polymorphismesCYP2C9 chez les Polynésiens.MéthodesHuit cent cinquante-deux Caucasiens (537 témoins, 315 patients goutteux) et 1072 Maoris et habitants des îles du Pacifique (Polynésiens) (620 témoins, 452 goutteux) ont été génotypés pourCYP2C9*2 etCYP2C9*3. Quarante-quatre Polynésiens ont été testés pour de nouveaux polymorphismesCYP2C9 en utilisant un séquençage génomique total.RésultatsLa fréquence des allèles MLCYP2C9 était significativement plus élevée chez les Caucasiens comparés aux Polynésiens (CYP2C9*2 : 13,5 % versus 3,1 % ;CYP2C9*3 : 5,5 % versus 1,6 %,p < 1,2E-11). Parmi les Polynésiens, les allèles MLCYP2C9 PM étaient plus rares chez les Polynésiens de l’ouest (Samoa, Tonga) que chez les Polynésiens de l’est (NZ et Maoris de l’île Cook ;CYP2C9*2 : 0,6 % versus 2,5 % ;CYP2C9*3 : 0,4 % versus 2,0 % ;p < 0,03). Un nombre total de SNPs a été retrouvé par séquençage. Aucun de ses variants n’avait prédit par l’analyse in silico un quelconque impact sur l’expression ou l’activité deCYP2C9.ConclusionLe génotypageCYP2C9 chez les Caucasiens goutteux pourrait être garanti pour la benzbromarone, alors que les fréquences basses des allèlesCYP2C9 ML chez les Polynésiens suggère que le polymorphismeCYP2C9 n’a pas ou peu de pertinence en rapport avec la prescription de benzbromarone dans cette population.