Staphylococcussp. est responsable de plus de la moitié des infections ostéoarticulaires avec ou sans matériel. Sa capacité de persistance bactérienne au sein d’un tissu osseux infecté et la constitution d’un biofilm bactérien, en particulier dans les infections sur matériel, rend compte d’un certain nombre d’échecs thérapeutiques et de rechutes bactériologiques. La rifampicine est un antibiotique clef de la prise en charge des infections ostéoarticulaires àStaphylococcussp., et tout particulièrement sur matériel, en raison de son excellente diffusion osseuse, dans le biofilm et par son activité bactéricide. Son action bloquant la transcription de l’ADN bactérien en ARNm indépendamment des divisions bactériennes, confère à la rifampicine une activité sur les souches dormantes deStaphylococcussp. Toutefois, le risque élevé d’émergence de mutants bactériens résistant à la rifampicine oblige son utilisation en association à un autre antibiotique. Plusieurs antibiotiques sont proposés dans les recommandations françaises éditées par la Société de pathologie infectieuses de langue française (SPILF). Nous détaillons les données in vitro, des expérimentations animales et des études cliniques disponibles dans la littérature, pour expliquer l’intérêt mais également les pièges de chaque association d’antibiotique à la rifampicine pour le traitement des infections ostéoarticulaires àStaphylococcussp.