Maladie hormono-dépendante de la jeune femme, le lupus systémique voit son cours influencé par les épisodes de la vie hormonale, en particulier les grossesses. Environ 50 à 60 % des grossesses sont compliquées d’une poussée clinique rénale ou hématologique du lupus, plus souvent durant le 2eou le 3etrimestre, mais également dans le post-partum. Il importe de n’autoriser la grossesse que chez les lupiques stabilisées depuis au moins 6 mois, en respectant les contre-indications qui restent peu nombreuses. Les poussées sévères sont très rares (10 %) et la mortalité maternelle est actuellement de 2–3 %. Les risques fœtaux restent encore nombreux : pertes fœtales, particulièrement élevées en cas d’anticoagulant circulant, insuffisance rénale ou hypertension artérielle, mais aussi prématurité (25 à 50 %) et hypotrophie (30 %). Le lupus néonatal avec ou sans bloc auriculo-ventriculaire congénital est exceptionnel, le fait de 1 % des femmes lupiques ayant des anticorps anti-SSA (Ro) et/ou SSB (La). Seule une grossesse programmée, autorisée chez une lupique stabilisée et régulièrement suivie sur la clinique, la biologie et l’echodoppler, et traitée « à la carte » (les antimalariques étant poursuivis durant toute la grossesse), permettra d’aboutir à un heureux dénouement pour la mère comme pour l’enfant. La prématurité reste cependant une éventualité trop fréquente.