La fièvre Q est une maladie cosmopolite secondaire à une infection parCoxiella burnetii. Cette bactérie strictement intracellulaire présente des caractéristiques microbiologiques tout à fait étonnantes lui permettant, sous certaines formes, de résister à de nombreuses agressions extérieures, de persister dans l’environnement et de résister à de nombreux agents chimiques comme le chlore. Elle infecte habituellement les animaux d’élevage qui constituent son principal réservoir mais les cas humains ne sont pas rares, survenant sous la forme de cas sporadiques ou encore d’épidémies. L’homme s’infecte principalement par voie respiratoire et ne présente le plus souvent aucun symptôme. Les formes aiguës de la maladie sont peu spécifiques et prennent souvent la forme d’un syndrome pseudogrippal spontanément résolutif ou bien d’une fièvre nue. Lorsque le diagnostic est fait à ce stade, le traitement fait appel à la doxycycline pendant deux à trois semaines. Les formes chroniques sont plus rares encore mais constituent la principale difficulté diagnostique et thérapeutique. Les endocardites à hémocultures négatives en sont la première manifestation et requièrent un traitement prolongé pendant plusieurs mois, associant la doxycycline et l’hydroxychloroquine. Un surrisque de lymphome a récemment été mis en évidence chez les patients présentant des infections persistantes focales et une vigilance particulière est nécessaire dans le suivi des patients. L’infection chez l’enfant est rarement diagnostiquée et presque toujours sous la forme d’une fièvre Q aiguë dont le traitement n’est pas standardisé et nécessite un avis spécialisé. La seule mesure de prévention efficace repose sur les contrôles sanitaires des élevages de bétail et aucun vaccin efficace n’est aujourd’hui disponible en Europe.