Les oxazolidinones sont une des trois nouvelles classes dantibiotique approuvée ces 30 dernières années. Deux molécules de cette famille sont actuellement commercialisées, le linézolide (Zyvoxid®) depuis 2002 et, plus récemment, le tédizolide (Sivextro®) en 2015. Cette famille dantibiotique a pour cible le ribosome et plus précisément lacide ribonucléique ribosomique (ARNr) 23S dans la sous-unité 50S. Son mode daction est linhibition de la synthèse protéique en empêchant la formation du complexe dinitiation. Le spectre daction du linézolide et du tédizolide comprend principalement les cocci à Gram positif (staphylocoques, streptocoques, entérocoques), mais ils sont également actifs sur certains bacilles à Gram positif (corynébactéries), les mycobactéries et certaines bactéries anaérobies. Ces deux molécules sont indiquées dans le traitement des infections de la peau et des tissus mous. Le linézolide possède également une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans les pneumopathies. Du point de vue pharmacocinétique, les deux molécules ont une excellente biodisponibilité permettant un relais rapide par voie orale. La résistance au linézolide a été décrite rapidement lors de son utilisation, mais celle-ci reste rare actuellement chez les souches cliniques (0,15 %). Elle met principalement en jeu des modifications de la cible de lantibiotique avec des mutations ponctuelles de lacide désoxyribonucléique ribosomique (ADNr) 23S (dont la plus fréquente est G2576T), une méthylation de lADNr 23S (gènechloramphenicol-florfenicol resistance[cfr]) et des mutations des protéines ribosomales L3 et L4. Dans un contexte où les résistances aux traitements classiques des entérocoques, pneumocoques et staphylocoques ne cessent daugmenter, les oxazolidinones peuvent être considérées comme des alternatives thérapeutiques pour traiter les infections à cocci à Gram positif.