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Filarioses

Auteurs : Carme B, Esterre P1
Affiliations : 1Plateforme Investigation clinique et accès aux ressources biologiques (ICAReB), Institut Pasteur, 75724 Paris cedex 15, France
Date 2012 Avril, Vol 9, Num 2, pp 1-19Revue : EMC - Maladies infectieusesType de publication : revue de la littérature; DOI : 10.1016/S1166-8598(12)41786-0
infections parasitaires
Résumé

Parasitoses à transmission vectorielle, les filarioses présentent des tableaux cliniques différents, variant selon l’espèce parasitaire et la nature de la réponse immunitaire induite. Elles sont toutes (filarioses lymphatiques, loaose [encore souvent appelée loase], onchocercose et mansonelloses) exclusivement de répartition tropicale. En dehors des zones d’endémie, le diagnostic peut être évoqué chez des migrants au retour d’un séjour prolongé dans une zone infectée, avec principalement des manifestations dermatolymphatiques évoluant sur un mode aigu ou chronique. Le diagnostic de filariose est parfois posé à la suite d’un bilan d’une hyperéosinophilie sanguine ou même lors de la découverte fortuite de microfilaires (sanguines ou cutanées). La visualisation du parasite, à l’état embryonnaire (microfilaires) ou adulte (examen anatomopathologique ou extraction), affirme l’infection. Pour certaines espèces filariennes, les microfilaires sont souvent paradoxalement non détectables chez les sujets symptomatiques. Dans ce cas, le diagnostic n’est plus parasitologique mais immunologique, reposant sur la démonstration d’anticorps et/ou, mieux, d’antigènes sériques spécifiques. Concernant ceux-ci, des améliorations récentes, basées sur des tests d’immunochromatographie rapides, rendent le diagnostic plus accessible, notamment sur le terrain. Le diagnostic peut également être confirmé par des techniques de biologie moléculaire. Par ailleurs, l’échographie permet d’objectiver les filaires adultes au sein des voies lymphatiques (wuchererioses et brugioses) mais aussi emprisonnées dans un nodule sous-cutané (onchocerques). À l’opposé, les sujets asymptomatiques, bien que porteurs de microfilaires, sont fréquents en zone d’endémie mais l’évolution vers la pathologie reste une éventualité difficilement prévisible. Pour ces mêmes filarioses exceptées les mansonelloses, le traitement étiologique implique toujours des cures d’ivermectine et/ou de diéthylcarbamazine, microfilaricides puissants sans action lytique marquée sur les filaires adultes, utilisés seuls ou associés à l’albendazole. Les réactions thérapeutiques en cas de fortes charges en microfilaires, redoutables pour la loaose, désagréables pour l’onchocercose et les filarioses lymphatiques, sont toujours d’actualité. Une distribution annuelle de ce type de produit est utilisée dans le cadre de la lutte antifilarienne pour les filarioses lymphatiques et l’onchocercose dans de nombreux pays endémiques (programmes de lutte). Les mansonelloses, dont la pathogénicité n’est toujours pas clairement établie, restent réfractaires aux antifilariens classiques. Une nouvelle voie thérapeutique, d’action macrofilaricide, par le recours à une antibiothérapie dirigée contre des bactéries endosymbiotiques du genreWolbachiafréquemment associées aux filaires humaines, constitue un espoir d’amélioration du traitement étiologique. Les traitements symptomatiques sont primordiaux, tout particulièrement dans les filarioses lymphatiques. L’élimination, en tant que problème de santé publique, des filarioses lymphatiques et de l’onchocercose serait envisageable (objectifs 2020 et 2030 de l’Organisation mondiale de la santé).

Mot-clés auteurs
Filarioses; Filarioses lymphatiques; Loaose; Onchocercose; Mansonelloses; Épidémiologie des filarioses; Symptomatologie des filarioses; Diagnostic des filarioses; Traitement des filarioses; Prévention des filarioses; Lutte antifilarienne;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Carme B, Esterre P. Filarioses. EMC - Maladies infectieuses. 2012 Avr;9(2):1-19.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2020.


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