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« Clostridium difficile » et pathologie digestive

Auteurs : Barbut F, Beaugerie L1, Petit J-C2
Affiliations : 1Service de gastro-entérologie et nutrition, Hôpital Saint-Antoine, AP-HP, 184, rue du faubourg Saint-Antoine, 75571 Paris cedex 12, France2Service de microbiologie, Hôpital Saint-Antoine, AP-HP, 184, rue du faubourg Saint-Antoine, 75571 Paris cedex 12, France
Date 2008, Vol 5, Num 2, pp 1-11Revue : EMC - Maladies infectieusesType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/S1166-8598(08)50086-X
Résumé

Clostridium difficileest un bacille à Gram positif anaérobie sporulé responsable de 10 à 25 % des cas de diarrhées postantibiotiques et de plus de 95 % des cas de colites pseudomembraneuses. C'est la principale cause de diarrhées infectieuses nosocomiales chez l'adulte. La virulence des souches repose sur la sécrétion de deux toxines (toxine A ou TcdA et toxine B ou TcdB) dotées de propriétés à la fois entérotoxiques et cytotoxiques. Les principaux facteurs de risque d'infections àC. difficilesont l'administration d'antibiotiques et l'âge supérieur à 65 ans. L'incidence des infections àC. difficileen milieu hospitalier varie habituellement de un à dix pour 1 000 patients admis. Depuis 2003, l'incidence et la gravité des infections àC. difficileont significativement augmenté en Amérique et en Europe. Cette évolution semble liée à l'émergence puis la dissémination très rapide d'un clone particulier deC. difficileappelé « 027 » ou « NAP1 ». La transmission nosocomiale deC. difficileest favorisée par la résistance des spores dans l'environnement. Le diagnostic de référence des infections àC. difficileest le test de cytotoxicité en culture cellulaire, mais la plupart des laboratoires utilisent des méthodes immunoenzymatiques dépistant les deux toxines, plus rapides mais moins sensibles. Le traitement de première intention est le métronidazole (250 mg quatre fois par jour ou 500 mg trois fois par jour per os) ; la vancomycine (125 mg quatre fois par jour per os) est réservée aux formes sévères, en cas d'intolérance ou d'échec au métronidazole, afin de limiter le risque d'émergence d'entérocoques résistant aux glycopeptides. Les récidives sont fréquentes (20 %) et leur prise en charge ne fait pas l'objet d'un consensus. La prévention des infections àClostridium difficilerepose sur une politique du bon usage des antibiotiques. La prévention de la transmission croisée en milieu hospitalier requiert l'application de précautions « contact » vis-à-vis des patients infectés, le port systématique de gants dès l'admission dans la chambre et la désinfection quotidienne des chambres à l'aide de produits sporicides tels l'eau de Javel à 0,5 %.

Mot-clés auteurs
Clostridium difficile; Diarrhée; Colite; Antibiotiques; Toxines;
 Source : Elsevier-Masson
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Barbut F, Beaugerie L, Petit J-C. « Clostridium difficile » et pathologie digestive. EMC - Maladies infectieuses. 2008;5(2):1-11.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2020.


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