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Zygomycoses (II). Entomophthoromycoses tropicales : basidiobolomycose et conidiobolomycose

Auteurs : Chabasse D, Herbrecht R1
Affiliations : 1Service d'oncohématologie, Hôpital de Hautepierre, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France
Date 2008, Vol 5, Num 1, pp 1-12Revue : EMC - Maladies infectieusesType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/S1166-8598(08)46174-4
Résumé

Les entomophthoromycoses dues auxEntomophthorales(zygomycoses tropicales) sont, à l'opposé des mucormycoses (zygomycoses cosmopolites), des infections rares essentiellement rencontrées en zone tropicale, sans facteurs favorisants évidents (ce ne sont pas des mycoses opportunistes) en dehors d'un éventuel traumatisme. Elles sont responsables de lésions sous-cutanées profondes évoluant sur un mode chronique et qui sont habituellement bien supportées au départ sans mettre en jeu le pronostic vital. On distingue classiquement : la basidiobolomycose et la conidiobolomycose. La basidiobolomycose àBasidiobolus ranarum, aussi appelée entomophthoromycose sous-cutanée, affecte surtout des enfants ou adolescents en milieu rural. Les lésions se présentent, habituellement, comme une panniculite inflammatoire touchant les épaules, le thorax et les fesses. Il n'y a habituellement pas d'envahissement des organes profonds. La conidiobolomycose àConidiobolus coronatus, également appelée rhinophycomycose, touche surtout l'adulte. Elle se présente, au début, par un granulome endonasal qui envahit progressivement toute la région du nez puis de la face pour aboutir à une déformation parfois monstrueuse du visage. L'envahissement aux os du nez ou du sinus reste exceptionnel. L'évolution des entomophthoromycoses est en général très lente et, de ce fait, les patients tardent souvent à consulter. Le diagnostic est anatomopathologique. Dans les tissus, les filaments desEntomophthorales, d'aspect voisin de ceux rencontrés chez lesMucorales, c'est-à-dire larges, peu septés, de calibre variable, sont entourés par un manchon de polynucléaires éosinophiles (phénomène de Splendore et Hoeppli). Contrairement à ce que l'on observe dans la mucormycose, il n'y a pas d'envahissement vasculaire. La culture sur milieu de Sabouraud, mais sans addition d'antibiotiques ni d'Actidione®, assure l'identification de l'espèce en cause. Le traitement médical fait appel aujourd'hui surtout aux imidazolés (kétoconazole, itraconazole). Il est avantageusement complété par une chirurgie d'exérèse ou réparatrice. Le pronostic de ces affections est en général favorable.

Mot-clés auteurs
Entomophthoromycose tropicale; Basidiobolomycose; Conidiobolomycose;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Chabasse D, Herbrecht R. Zygomycoses (II). Entomophthoromycoses tropicales : basidiobolomycose et conidiobolomycose. EMC - Maladies infectieuses. 2008;5(1):1-12.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2020.


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