IntroductionLes blessures par arme à feu du bas appareil urinaire sont des lésions consécutives à un transfert d’énergie d’un projectile tiré par une arme à feu ou d’un souffle d’une arme à feu, à la vessie, la prostate, l’urètre et l’uretère terminal. Notre objectif était d’en décrire les aspects épidémiologiques et diagnostiques dans un contexte de crise sécuritaire.Patients et méthodeIl s’agissait d’une étude transversale descriptive portant sur les blessures par arme à feu du bas appareil urinaire à l’hôpital Sominé Dolo de Mopti de janvier 2017 à décembre 2021.RésultatsEn cinq ans, 29 traumatismes du bas appareil urinaire ont été colligés, soit environ 6 cas par an. L’âge moyen des patients était de 27,48 ans, le sexe-ratio de 13,5/1. Les principales circonstances de survenue étaient les violences intercommunautaires, 51,72 %, et les blessures de guerre, 31,03 %. Les lésions avaient été infligées par les fusils dans 62,1 % et les engins explosifs improvisés dans 37,9 %. Les modes de découvertes principaux étaient la rétention aiguë d’urines, l’hématurie et les plaies péno-scrotales, respectivement, dans 31,03 %, 20,69 % et 17,24 %. Les organes atteints étaient l’urètre dans 58,62 %, la vessie, 37,93 %, et la prostate 3,45 %. Les lésions non urologiques associées, présentes dans 68,96 % (n = 20), étaient dominées par les lésions intestinales et les fractures du bassin.ConclusionLes blessures par arme à feu du bas appareil urinaire sont rares, malgré le contexte de crise sécuritaire. Elles affectent les hommes jeunes, sont majoritairement liées aux violences intercommunautaires, et sont dominées par les lésions urétrales et vésicales.