L’objectif est de proposer les premières recommandations françaises pour le diagnostic, le traitement et le suivi des sténoses de l’urètre antérieur. Ces recommandations ont été établies par le sous-groupe travaillant sur la chirurgie de Reconstruction uro-génitale (GURU) du CAMS-AFU (Comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’association française d’urologie).Matériel et méthodesCes recommandations sont inspirées des recommandations del’American Urological Associationde 2016 sur les sténoses de l’urètre chez l’homme, augmentées d’un complément de bibliographie de janvier 2016 à décembre 2019. Elles abordent les principaux problèmes rencontrés en 27 points concernant le diagnostic, le traitement et le suivi. S’y ajoutent des schémas anatomiques, un algorithme de traitement, des tableaux de synthèse et de proposition d’évaluation et de suivi.RésultatsLes sténoses de l’urètre antérieur sont des lésions fréquentes (0,1 à 1,4 %) chez l’homme. Le diagnostic repose sur un trépied comprenant l’interrogatoire avec questionnaires d’évaluation, la fibroscopie urétrale et l’Urethro-Cystographie rétrograde et mictionnelle (UCRM). Les sténoses méatiques courtes peuvent être traitées par dilatation ou méatotomie sinon on proposera une urétroplastie. Les sténoses péniennes seront traitées d’emblée par une urétroplastie. Les sténoses bulbaires courtes (< 2 cm) pourront bénéficier d’un traitement endo-urétral en première intention (urétrotomie interne ou dilatation). En cas de récidive ou lorsque la sténose mesure plus de 2 cm, on proposera une urétroplastie. Les séances répétées d’urétrotomie interne et/ou de dilatations (hétéro ou auto) ne sont plus actuellement recommandées sauf à titre palliatives. L’urétroplastie sera en général faite avec une greffe de la muqueuse buccale en une ou deux étapes selon l’importance de la sténose et de la qualité des tissus La résection-anastomose ou les techniques sans transection conserve une place pour les sténoses de l’urètre bulbaire. Une surveillance clinique et éventuellement par une fibroscopie ou une UCRM sera réalisée surtout la première année puis en fonction des symptômes.ConclusionsLes sténoses de l’urètre antérieur doivent aujourd’hui être traitées en première intention par une urétroplastie dans un très grand nombre de cas ; ce qui impose un changement important de paradigme et de pratique. La formation à ses techniques de reconstruction est l’enjeu des années à venir pour pouvoir répondre à la demande.