ObjectifLes symphyses vaginales d’origines iatrogènes (radiothérapie, chirurgie) ainsi que les aplasies vaginales, ont un réel impact sur la vie sexuelle de la femme. Il existe plusieurs types de prise en charge chirurgicales, sans technique de référence. L’objectif de cette vidéo est de présenter une vaginoplastie avec greffe de peau mince.MéthodesNous présentons le cas d’une patiente de 41 ans, qui a présenté un carcinome épidermoïde du col, traité initialement par radiochimiothérapie et curiethérapie. Dans les suites, elle a présenté précocement une symphyse radique du vagin. Plusieurs tentatives de reconstruction vaginales ont été tentées, sans permettre le retour à une vie sexuelle avec pénétration satisfaisante pour la patiente. Le choix d’une vaginoplastie avec greffe de peau mince prélevée en cuisse s’est imposée en raison des antécédents et de l’anatomie de la patiente, ne permettant pas une utilisation du sigmoïde ou des petites lèvres.RésultatsLa durée opératoire était de 200 minutes. L’intervention débute par une incision vaginale en cupule. La dissection dans le plan du vagin jusqu’au cul de sac de Douglas permet de recréer un espace pour le néovagin, en atteignant les dimensions proches d’un vagin natif. L’hémostase sera soigneuse afin de ne pas compromettre la prise de greffe en cas d’hématome. Les greffons de peau mince sont prélevés au dermatome (5/10e) en face interne de cuisse, puis appliqués et suturés sur un conformateur, en 2 bandes parallèles. Introduction du conformateur recouvert du greffon dans la cavité formée, et fixation aux grandes lèvres. La sonde urinaire et le conformateur sont laissés en place jusqu’au 6ejour, puis la patiente débute les autodilatations.ConclusionLa vaginoplastie chez la femme cis (non trans) avec greffe de peau mince est une technique réalisable, intéressante quand un autre tissu de recouvrement ne peut être utilisé, comme dans le cas d’un pelvis irradié. Le but étant de retrouver une fonction sexuelle satisfaisante pour la patiente.