ObjectifsLa stratégie de prise en charge des oncocytomes reste hétérogène de par la crainte d’une croissance tumorale altérant le parenchyme rénal restant et de la méconnaissance d’une tumeur mixte. L’objectif de ce travail était d’évaluer les stratégies de prise en charge et l’évolution clinique et radiologique d’une cohorte d’oncocytomes biopsiés.MéthodesNous avons revu rétrospectivement tous les dossiers de biopsies rénales réalisées dans deux centres universitaires français entre 2009 et 2019. Tous les cas d’oncocytomes identifiés sur la biopsie rénale ont été extraits. Les données suivantes ont été analysées : âge de la population, terrain génétique, taille de la tumeur sur imagerie et modalités de prise en charge de l’oncocytome.RésultatsCinquante-deux patients ont été identifiés, âge moyen au diagnostic 63 ans, dont un syndrome de Birt–Hogg–Dubé. Au total, 18 patients ont été traités d’emblée (12 par chirurgie partielle et 6 par traitement ablatif percutanée) et 34 n’ont pas eu de traitement actif immédiat (25 surveillés et 9 abstentions thérapeutiques). La croissance tumorale de l’oncocytome a pu être évaluée en moyenne à 2 mm par an. La correspondance histologique des biopsies des oncocytomes par rapport à la pièce définitive était de 79 % (1 cellule claire grade 2 et 2 tumeurs hybrides retrouvées). Chez les 25 patients ayant eu une surveillance initiale 5 ont finalement subi un traitement actif (3 cryothérapies, 1 néphrectomie partielle et 1 néphrectomie élargie) motivé à chaque fois par croissance tumorale (moyenne 5,2 mm/an).ConclusionDans notre cohorte, la croissance tumorale était faible et la surveillance le traitement de choix, cette attitude thérapeutique étant adaptée en fonction de la croissance tumorale (plus de 5 mm par an dans notre cohorte) et du terrain particulier (âge jeune, forme familiale connue) faisant craindre une tumeur mixte.