IntroductionLes complications urinaires après transplantation rénale, principalement attribuées à des lésions ischémiques de l’uretère, sont fréquentes et peuvent compromettre la fonction du transplant. Cependant, aucune méthode peropératoire ne permet d’évaluer la vascularisation de l’uretère. L’objectif était d’évaluer si le vert d’indocyanine révélé en infra-rouge, utilisé pour visualiser la perfusion tissulaire, pouvait permettre d’évaluer la vascularisation de l’uretère pendant la transplantation rénale.MéthodesCette étude de faisabilité a été menée lors de onze transplantations rénales consécutives réalisées pendant un mois. L’injection de vert d’indocyanine permettait au chirurgien grâce à une caméra infra-rouge de visualiser en temps réel la fluorescence de l’uretère. Son intensité était évaluée par une échelle qualitative et semi-quantitative. Les complications urinaires de type sténose ou fistule urétérale ont été colligées pendant 6 mois.RésultatsDans les 11 cas (100 %), les derniers centimètres des uretères n’étaient pas fluorescents. Trois uretères (27 %) étaient peu ou pas fluorescents sur toute leur longueur. Sur ces trois cas, un seul a été compliqué de fistule urinaire, secondairement suivie d’une sténose. Au total, deux fistules (18 %) et deux sténoses urétérales (18 %) ont été constatées à 6 mois. Aucun effet secondaire n’a été observé. Le nombre d’évènements ne permettait pas de calcul statistique.ConclusionL’utilisation de la fluorescence infra-rouge au vert d’indocyanine pourrait permettre de façon simple et innovante d’évaluer la vascularisation urétérale du transplant lors de la transplantation rénale, pour orienter le chirurgien dans la recoupe de l’uretère et dans la technique d’anastomose, afin de limiter les complications urinaires.Niveau de preuve3.