ObjectifsAlors que la neurostimulation tibiale postérieure est de plus en plus utilisée dans le traitement de l’hyperactivité vésicale (HAV) et promue par les recommandations internationales, le mode de stimulation utilisée dans la plupart des pays diffère de celui utilisé en France (percutané vs transcutané). L’objectif de cette étude était de rapporter les résultats de la neurostimulation tibiale postérieure percutanée (perc-PTNS) dans le traitement de l’HAV.MéthodesLes données de toutes les patientes traitées par perc-PTNS pour HAV entre 2016 et 2018 ont été collectées prospectivement. La perc-PTNS était administrée au cours d’une séance hebdomadaire de 30 minutes pour 12 semaines puis un traitement d’entretien était effectué en cas d’efficacité avec une séance de 30 minutes par mois. Toutes les séances étaient effectuées en consultation. Le critère de jugement principale était le Patient Global Impression of Improvement (PGI-I) a 3 mois. Les critères de jugement secondaires étaient le pourcentage de changement du score OAB-q Short Form à 3 mois et le taux d’arrêt du traitement à 3 mois.RésultatsAprès exclusion de 37 hommes et 8 patientes atteintes de pathologies neurologiques, 53 patientes ont été incluses. L’âge moyen des patientes étaient de 65,9 ans (±16,7) avec un IMC moyen de 26,1 kg/m2(± 6,4). Une majorité des patientes avaient reçu un traitement anticholinergique (77,4 %) inefficace ou mal tolérée avant d’être orienté vers la perc-PTNS. Une hyperactivité détrusorienne était retrouvée sur le bilan urodynamique pré-traitement chez 50 % des patientes. Une majorité des patientes étaient améliorée à 12 semaines (PGI-I 1, 2 ou 3 = 69,2 %) mais seul une était très améliorée (PGI-I 1 = 2,6 % ; Tableau 1). Le taux d’arrêt du traitement à 12 semaines était de 39,1 % (Fig. 1). Le score OAB-q SF était significativement amélioré à 12 semaines (−12,7 % ;p = 0,0034).ConclusionCette série prospective confirme l’efficacité de la perc-PTNS dans le traitement de l’HAV chez la femme. Pour autant les résultats rapportés ne semblent pas supérieurs à ceux de la neurostimulation tibiale postérieure transcutanée telle qu’utilisée en France. La réalisation d’un essai randomisée comparant les deux modalités (transcutanée vs percutanée) pourrait permettre de préciser le rôle de ces deux options thérapeutiques.